« Je vous quitte, j'ai à faire », de J.-D. Barbin et R. Misrahi

Une sophistication qui entrave

Publié le 03/04/2007

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UN ACTEUR PASSIONNANT propose une fantaisie littéraire qu'il met en scène et joue. Il est parti d'une collection de « dernières phrases » qu'un spectacle très soigné éloigne un peu des spectateurs.

Jean-Damien Barbin a établi le corpus de ce spectacle en compagnie de Raphaëlle Misrahi. Il s'agit de lier les dernières phrases d'oeuvres, de pièces, de personnages qui meurent en scène. Vaste éventail, des pages arrachées aux textes antiques, aux plus contemporaines des pensées, des formules... on va jusqu'à Olivier Py avec qui Jean-Damien Barbin a beaucoup travaillé. Et on ne peut s'interdire de penser à lui, lorsque l'on assiste à la représentation. Il y a ici et l'érudition, et le désir d'en découdre avec la scène, de mettre à l'épreuve son propre rêve.

Un décor qui se plie et se déplie, un travail sur le son très précis, un jeune partenaire, Sacha Barbin, de la musique, une régie impeccable. Et puis l'acteur qui dévide devant nous sa bobine de texte tricoté serré. Etait-ce mauvais jour ? Le moment bref nous a semblé un peu trop lourd de ses intentions. On ne comprend pas très bien où Jean-Damien Barbin veut nous mener. Il y a de la grâce, des moments qui scintillent, des changements de registre, une belle démonstration d'intelligence et de sensibilité. Mais on est un peu largué. Et on le regrette. C'est un avis personnel : le public apparaît conquis et la « rumeur » comme on dit, sur ce spectacle, est absolument excellente...

Théâtre du Rond-Point, salle Roland-Topor, à 18 h 30 jusqu'au 29 avril, du vendredi au dimanche (sauf le 8 avril). Durée : 1 h (01.44.95.98.21). Et rappelons que, dans la même salle, le même acteur joue « J'ai tout », de Thierry Illouz, à 21 h, jusqu'au 28 avril. Textes en vente à la librairie du théâtre.

> A. H.