Le Pr Philippe Even, auteur d'un pamphlet contre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) paru en octobre (1), a fondé le mouvement Action pour la santé (APS) avec une soixantaine de patrons de cette institution ayant tous « atteint les limites de l'exaspération ».
Figurent notamment parmi eux les Prs Paul-Henri Cugnenc, Bernard Debré, Jean-Paul Escande, Emile Papiernik, Gérard Slama, ainsi que l'infirmière Anne Perraut-Soliveres, auteur de « Infirmières, le savoir et la nuit » (2).
Selon Philippe Even, APS sera « un forum de réflexions et de propositions, apolitique et indépendant ».
En dépit des prochaines élections présidentielle et législatives, le Pr Even assure que « rien dans APS n'a une coloration électorale » et que cette action n'est « ni progouvernementale ni antigouvernementale ».
Action pour la santé reprend à son compte le diagnostic établi par le Pr Even dans son livre, vendu à plus de 20 000 exemplaires. Selon APS, les « graves dysfonctionnements » de l'AP-HP résultent principalement de son gigantisme (42 hôpitaux, 25 000 lits), de ses statuts, de la « centralisation normalisatrice de toutes les décisions au niveau du siège » et de « l'application aveugle d'une politique de maîtrise comptable ». « L'AP-HP est trop lourde, trop complexe, autiste, incapable de s'adapter à l'évolution des besoins », résume le Pr Even. « Ni l'AP-HP ni Louis Omnes [directeur de l'hôpital Georges-Pompidou, NDLR] n'ont porté plainte [contre son livre, NDLR], et je le regrette. Mais qui ne dit mot consent : les faits sont avalisés », conclut-il.
APS propose notamment, dans une brochure, « un éclatement de l'AP-HP en cinq ou six groupes d'hôpitaux à taille humaine, autonomes, responsables et concurrents, sous le contrôle des instances politiques élues régionales et communales ». APS revendique pour ces nouvelles entités une « direction ou du moins une codirection médicale », avec comme principe de base : « Les citoyens et les malades s'expriment, les soignants proposent, les politiques décident, les administrateurs exécutent. » Le mouvement APS estime qu'il serait alors possible de « réduire de moitié » les personnels administratifs et d' « abandonner la politique informatique hypercentralisée », ainsi que le Programme médicalisé des systèmes d'information (PMSI). APS propose aussi de transformer en lits de convalescents des lits aigus en excès, de vendre tout ou partie du patrimoine immobilier de l'AP-HP pour financer la rénovation et la reconstruction de nouveaux bâtiments.
(1) Ph. Even, « les Scandales des Hôpitaux de Paris et de l'hôpital Pompidou », Ed. Le Cherche Midi.
(2) Paru en 2001 aux Ed. PUF-« le Monde ».
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