LES RECOMPOSITIONS familiales avec leur lot d'enfants n'ayant qu'un parent en commun offrent une possibilité originale d'étude de la transmission de la sclérose en plaques. Une équipe de chercheurs britanniques, canadiens et américains (G.C. Ebers et coll.) s'est intéressée aux demi-frères et sœurs issus d'un parent atteint.
Pour des enfants ayant les deux mêmes parents, dont l'un atteint de SEP, le risque de survenue de l'affection est estimé, après ajustement selon l'âge, à 3,11 %. En revanche, chez les demi-frères et sœurs, le risque est nettement abaissé à 1,89 %. Les chercheurs notent d'emblée que ce taux est plus élevé que celui qu'on attendait si le risque familial était simplement polygénique.
Sur le territoire du Canada, 20 653 sujets atteints de SEP ont reçu un questionnaire. Parmi eux, 1 752 avaient un demi-frère ou sœur issu de leur père ou de leur mère. Seulement 89 % (1 567) de ces sujets ont pu fournir des données statistiquement utilisables. Ces 1 567 patients représentaient un groupe de 3 436 demi-frères et sœurs, ainsi que 2 706 frères et sœurs. Enfin, parmi ces 1 567 patients, 726 avaient au moins un demi-frère ou sœur d'origine maternelle, 610 d'origine paternelle et 231 un demi-frère ou sœur de chaque ascendant.
Risque de survenue chiffré à 2,35 %.
Outre le risque évoqué plus haut, une responsabilité de l'origine maternelle apparaît clairement. Lorsque les demi-frères et sœurs ont une mère commune, le risque de survenue d'une SEP est chiffré à 2,35 %, alors qu'un père commun porte ce risque à 1,31 %. Cependant, même si le sur-risque d'origine maternelle n'atteint pas le seuil de la significativité, il semble confirmer une asymétrie dans la transmission du risque parental, pour laquelle les auteurs suggèrent l'implication de facteurs environnementaux, en plus d'une possible empreinte parentale.
« Lancet », vol. 363, 29 mai 2004, pp. 1748-1749 (éditorial) et 1773-1774.
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