La Semaine du développement durable tombe à pic : selon une étude IPSOS conduite pour le compte du secrétariat d'Etat au Développement durable en avril dernier, plus d'un tiers des Français n'ont jamais entendu parler de développement durable. Qu'attendent donc les Français pour se mettre activement à consommer de manière citoyenne ? Des informations pratiques. Bonne nouvelle : en France, la Journée mondiale de l'environnement, qui a lieu aujourd'hui, se prolongera pendant une semaine.
La manifestation, élaborée par la secrétaire d'Etat, Tokia Saïfi, a pour but principal d'illustrer les différentes formes que peut prendre le développement durable. A travers plus de 1 000 actions concrètes, aux niveaux national, régional et local, chacun va pouvoir prendre conscience de l'impact de ses gestes quotidiens sur des phénomènes globaux comme le changement climatique, la pauvreté dans le monde, l'épuisement des ressources naturelles. Une semaine de B-A pour alléger sa conscience et essayer de devenir ce que l'on appelle un citoyen responsable. Le découragement n'est pas de mise puisque l'événement sera renouvelé chaque année.
Gestes écocitoyens
Le plus médiatique des rendez-vous a lieu ce soir sur France 2 avec une émission intitulée « Climaction, à vous de jouer pour sauver la planète ». Grâce à une série de questions - sur les comportements au travail ou à l'école, l'alimentation, la maison, les loisirs, les vacances -, les téléspectateurs découvriront quels types de consommateurs ils sont et à quel point leurs gestes de la vie quotidienne ont un impact sur le climat. Plusieurs personnalités calculeront à cette occasion leur « empreinte climatique ». Pour ceux qui veulent se préparer à la médaille de l'écocitoyen, voici quelques exemples de gestes exemplaires : à la maison, il faut être attentif à sa consommation d'énergie, économiser l'eau, trier les déchets et respecter les quantités de détergent indiquées. En ville, prendre moins sa voiture ou respecter les limitations de vitesse. Au supermarché, choisir des produits respectueux de l'environnement, sous forme d'écorecharges et préférer l'utilisation d'un cabas plutôt que de sacs en plastique. Au bureau, réduire sa consommation de papier et en voyage, passer par des tours opérateurs solidaires qui, par exemple, reversent une partie du prix du voyage pour le développement du pays visité.
Au cours de cette semaine de prise de conscience, le jeune public fait l'objet d'attentions particulières. Outre le jeu éducatif élaboré par l'association « Les Petits Citoyens », qui sera distribué dans 210 mairies, le World Wide Fund-France a proposé à plus de 1 000 écoles de participer à la réalisation de courts métrages sur les bonnes nouvelles de l'environnement, en collaboration avec Gobelins, l'Ecole de l'image de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. Les 20 meilleurs projets, sélectionnés par un jury de professionnels, seront diffusés à la télévision pendant la semaine du développement.
Plus sérieux, les ministères de l'Ecologie et de la Fonction publique organisent demain le premier Forum des administration éco-responsables afin de sensibiliser les acteurs stratégiques des administrations, élus, décideurs, gestionnaires.
De nombreuses entreprises (des magasins de grande distribution notamment) ont également pris le parti d'organiser des actions de sensibilisation auprès de leurs personnels et clients afin que ceux-ci deviennent des « consom'acteurs ».
Enfin, les initiatives régionales sont légion (www.semainedudeveloppementdurable.gouv.fr).
« Nous sommes la première génération consciente des menaces qui pèsent sur la planète, avait dit Jacques Chirac lors du sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg, en septembre 2002. Et nous sommes aussi probablement la dernière génération en mesure d'empêcher l'irréversible. » En France, rien n'est impossible : pour preuve, on est arrivé à diminuer le nombre de morts sur les routes. A quand l'instauration de contraventions pour mauvaise écoconduite puisque, paraît-il, les Français ne marchent qu'à la baguette ?
La couleur politique du développement durable
Quelques jours avant le lancement de la semaine du développement durable, Jacques Testard, président de la Commission française du développement durable (CFDD), a annoncé sa démission. Une majorité des membres de cette instance consultative a suivi son exemple. Nommé à ce poste par l'ancienne ministre de l'Environnement, Dominique Voynet, Jacques Testard, l'un des pères du premier bébé-éprouvette français, a souligné que les thèmes de travail proposés par la CFDD « ont été jugés inopportuns ou inutiles par le secrétariat d'Etat au développement durable », et que la commission était de fait « réduite au silence » par la suppression du poste de son attaché de presse depuis deux mois. La commission avait notamment proposé d'organiser des « conférences de citoyens » sur les thèmes de l'énergie et des aides à l'agriculture. Ces conférences consistent à former un panel de personnes tirées au sort pour débattre d'une question de société en vue de formuler des recommandations. Pour sa part, le secrétariat d'Etat au Développement durable a précisé avoir proposé d'autres thèmes de réflexion à la commission, comme la « stratégie nationale de développement durable » qui sera présentée ce mois-ci par le Premier ministre. La Secrétaire d'Etat au développement durable, Tokia Saïfi, a annoncé que le Conseil national du développement durable, mis en place en janvier dernier, était « appelé à devenir, désormais, l'instance privilégiée de concertation des collectivités territoriales et de la société civile sur ce thème essentiel pour notre pays ».
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