Une semaine avec les traumatisés crâniens

Publié le 14/05/2003
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Chaque année en France, 180 000 personnes subissent un traumatisme crânien à la suite, le plus souvent, d'un accident de la route (60 % des cas), mais aussi d'un accident du travail, sportif ou domestique. La mortalité a fortement diminué grâce à l'amélioration de la prise en charge sur les lieux de l'accident et des procédures de réanimation. Cependant, le nombre de patients atteints de séquelles lourdes est en augmentation.

Aujourd'hui, le nombre de traumatisés crâniens avec séquelles invalidantes est estimé en France à environ 100 000 personnes. Le handicap qui en résulte provoque toujours un bouleversement de la vie quotidienne du blessé et de sa famille. Il peut se traduire par des atteintes physiques majeures (para- ou hémiplégie, non-coordination des gestes, dérèglement de la vision), mais il peut aussi être invisible : déficience de la mémoire et de l'attention, absence ou défaut de la communication, troubles du comportement.
Pour répondre aux besoins spécifiques des traumatisés et de leur famille, les moyens font cruellement défaut.
La semaine baptisée « Le printemps des traumatisés crâniens », organisée en Ile-de-France et dans quinze autres régions ou départements (du 19 au 24 mai), est l'occasion pour l'Association des familles de traumatisés crâniens d'Ile-de-France (AFTC) et pour France traumatisme crânien (FTC)*, qui regroupe des professionnels de la santé (réanimation, neurochirurgie, médecine physique et de réadaptation) et de la vie sociale, de lancer un appel aux pouvoirs publics.

Des structures insuffisantes

Le nombre d'établissements et de services reste insuffisant et leur répartition géographique n'est pas satisfaisante. « Certaines régions ne disposent d'aucune structure d'accueil. La région Ile-de-France est particulièrement défavorisée : la rareté des centres de rééducation et de réinsertion contraint les familles soit à une prise en charge à domicile, soit à tenter de trouver une place dans d'autres régions ou à l'étranger (en Belgique par exemple). » La pénurie est particulièrement dramatique pour les personnes en vie végétative.
Ponctuée chaque jour par une action particulière (voir encadré), la semaine a aussi pour objectif de contribuer à élever la prise de conscience civique de la prévention : risques et mesures à prendre. Pour rappeler que ces « blessés de la vie, pour la vie » méritent de garder l'espoir d'un possible retour au monde, le chanteur Charles Aznavour a été choisi comme parrain de la manifestation.
Parallèlement à cette initiative, est lancé, avec le concours de la fondation MAAF Assurances, un appel à projets doté d'un budget global de 75 000 euros. Seront récompensés les solutions innovantes qui pourraient favoriser la réinsertion des traumatisés, dans la vie sociale ou professionnelle**.

* AFTC Ile-de-France : 5, rue de l'Orme, 75019 Paris, tél. 01.42.41.56.76, aftc.idf@wanadoo.fr. Contact FTC : Pr Jean-François Mathé (président), jean-françois.mathe@chu-nantes.fr.
** Pour des informations complémentaires : tél. 01.53.10.65.06 /12 et www.maaf.fr/projetsfondation.

Un arbre, un vernissage et une manifête

- 19 mai à 15 heures, Paris 13e : « L'arbre » (cérémonie symbolique de plantation d'un arbre avec une plaque commémorative).
- 20 mai à 17 heures, hôpital national de Saint-Maurice : « Tête à cœur » (vernissage de l'exposition d'œuvres d'artistes plasticiens solidaires).
- 21 mai à 11 heures, centre de Coubert (77170) : « Présences » (visite d'un centre de rééducation spécialisée dans cette pathologie).
- 22 mai à 15 heures, préfecture de Région (Paris-VII) : « Memento » (remise au préfet d'un recueil de témoignages écrits et dessinés).
- 23 mai à 17 heures, mairies d'Ile-de-France : « Echos » (sensibilisation des maires pour une information dans le bulletin municipal).
- 24 mai à 14 heures, parc Georges-Brassens (Paris 15e) : « Manifête » (rassemblement à Paris avec un miniconcert de Mathieu Chédid).

Dr Lydia ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7334