C'est alors qu'il a l'idée d'utiliser la technique à laquelle l'ont initié des gynécologues, la coelioscopie, en chirurgie abdominale. Passé dans le privé en 1968, il réalise sa première intervention coeliochirurgicale en 1972, la section d'une bride occlusive. En 1983, il réussit la première appendicectomie avec cette technique. En 1987, c'est une première mondiale, une cholécystectomie par voie laparoscopique, qui marquera, souligne l'association pour la Fondation du docteur Philippe Mouret, «les débuts de la chirurgie mini-invasive, une des plus grandes mutations de la chirurgie au XXesiècle». Des chirurgiens américains vont jusqu'à parler de «deuxième révolution française».
Les médecins, qui étaient souvent réticents, commencent à être convaincus, certains abusant même de la technique, au grand dam du Dr Mouret. Ce dernier, pour modéliser sa pratique, entreprend d'ouvrir un centre de chirurgie ambulatoire. Mais les contraintes administratives entraînent des difficultés financières et l'affaire se termine par une interdiction d'exercer en France. Il travaille alors, entre autres, en Italie et en Inde, assurant qu'il ne regrette rien.Philippe Mouret avait été choisi comme premier lauréat du prix d'honneur des Trophées de l'hospitalisation privée. Il en avait été touché mais est décédé quelques jours avant la cérémonie de remise. Son ami, le Dr Patrick Carlioz, a rendu hommage à celui qui a «durablement et profondément bouleversé le quotidien du chirurgien, sa manière de faire, de penser et de gérer le malade», auquel «des milliers de chirurgiens doivent tout, des millions de patients une reconnaissance universelle».
«Cet inventeur, artisan et humaniste, aura profondément marqué la médecine et la chirurgie françaises et nous manquera beaucoup», assure l'association pour la fondation qui porte son nom.
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