L'« LCINA » de Haendel avait fait son entrée à l'Opéra de Paris, au palais Garnier, en juin 1999, avec un quatuor de stars et dans une mise en scène très « mode », de Robert Carsen. Elle y revient cinq ans après avec une distribution complètement renouvelée ainsi que la réalisation orchestrale et dans une version simplifiée, légèrement plus courte.
Cela reste, avec ses quatre heures de durée, un spectacle long et monotone car Haendel n'y va pas au-delà du duo et l'alternance airs à da cappo, récitatifs ne donne pas une dramaturgie très palpitante.
On ne reviendra pas sur la mise en scène « branchée », de Robert Carsen, du type fête dans la grande bourgeoisie, avec la présence d'hommes nus sur scène (voir « le Quotidien du Médecin », du 21 juin 1999). La reine Alcina, dont les aventures sont inspirées d'« Orlando furioso », de l'Arioste, est en effet une nymphomane grand style, sa sœur Morgana, transformée en soubrette délurée, et la malheureuse Bradamante, épouse de Ruggiero, travestie en Ricciardo pour arracher ce dernier aux griffes d'Alcina, un triste bidasse ridiculement costumé.
Succédaient à Renée Fleming, Susan Graham, Natalie Dessay et Kathleen Kuhlmann en 1999, un quatuor de dames à la carrière nettement moins médiatisée. Le soprano slovaque Luba Organasova, magnifique d'autorité et de dramatisme, était une Alcina très convaincante tout comme le Ruggiero de Vesselina Kasarova au timbre somptueux et bien riche dans le grave, mais curieusement absent dans le medium. On est resté plus réservé devant les voix, débutant dans ces deux rôles, de Vivica Genaux, Bradamante bien irrégulière autant dans l'émission que dans l'expression, et surtout, Patricia Ciofi qui a du mal à satisfaire vocalement le rôle exigeant de Morgana, d'autant que le metteur en scène lui demande beaucoup de pitreries.
L'Ensemble orchestral de Paris sonne plus riche que Les Artsflorissants à l'origine du spectacle, mais son chef, John Nelson, qui y met moins de nerfs que ne le faisait William Christie, n'est pas homme à faire passer en douceur la pilule d'un spectacle aussi long et monotone dans sa réalisation.
Opéra Garnier (08.36.69.78.68). Prochain spectacle : « Cappricio », de Richard Strauss, nouvelle production de Robert Carsen, direction musicale Christian Thielemann avec Renée Fleming, Dietrich Henschel, Rainer Trost, Anne Sofie von Otter, Gerard Finley. Du 16 juin au 8 juillet. Prix des places : de 10 à 114 euros.
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