SÉGOLÈNE en majesté. La candidate à la candidature présidentielle au sein du Parti socialiste est l’héroïne de cinq ouvrages ; aux lecteurs d’élire le meilleur.
A tout seigneur tout honneur, signalons d’abord la parution en septembre chez Flammarion de la biographie que la dame cosigne avec Pascale Amaudric, clairement intitulé « Désirs d’avenir », dans laquelle elle aborde sa vie politique et sa vie privée, et propose une réflexion sur le pouvoir politique et son exercice.
Dans « Ségolène, la dame aux deux visages » (Archipel, août), Aymeric Mantoux et Benoist Simmat brossent le portrait de la présidente de la région Poitou-Charentes. Même topo et presque même titre, « les Deux Visages de Madame Royal » (J.-C. Gawsewitch, août), mais par un auteur qui souhaite rester anonyme. Dans « Ségolène et les éléphants » (Albin Michel, août), Philippe Alexandre montre à quel point celle-ci se préparait de longue date à son ascension actuelle et peut-être future.
« Ségolène, reine d’un jour, reine de toujours ? » (Hugo Doc, août), se demandent d’ailleurs les journalistes Philippe Blanchard et Leslie Varenne, qui s’interrogent sur sa personnalité et analysent son action politique, exemples et témoignages à l’appui. Le parcours et les thématiques politiques de la candidate sont l’unique préoccupation de Laurent Pfaadt, qui, dans « Ségolène Royal décryptée de A à Z » (City, août), a également convoqué des personnalités pour témoigner.
C’est à un jeu risqué que s’est livré Claude Lévy en présentant les portraits de la protégée de François Mitterrand et celle de Pierre Mauroy. Dans « L’une enchante, l’autre pas : Ségolène et Martine, portraits croisés » (Calmann-Lévy, septembre). Du duo au trio, le pas a été franchi par Frédéric Delpech et Liliane Delwasse qui ajoutent au panthéon la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, dans le dessein de disséquer la manière féminine de diriger dans « Quand les femmes prennent le pouvoir » (Anne Carrière, septembre).
Et les autres. En face, cinq personnalités se disputent les faveurs des auteurs : Jean-Michel Helvig s’est penché sur le cas « Fabius » (Robert Laffont), Marcela Iacub reprend « Une journée dans la vie de Lionel Jospin » (Fayard), Vincent Quivy s’intéresse à « l’impossible monsieur Borloo » (Archipel), tandis qu’Eric Branca et Arnaud Folch tentent d’élucider « le Mystère Villiers : enquête sur un ovni de la politique » (Rocher) et que François Devoucoux du Buysson s’en donne à coeur joie dans « Delanoë ras le bol ! on va faire vivre l’enfer aux automobilistes » (Hugo et Cie).
Les hommes politiques ne sont pas les derniers à s’exprimer. On peut ainsi citer Edouard Balladur (« les Héritiers du gaullisme », Fayard) ; Jean-Pierre Chevènement (« Réinventer l’Europe », Fayard) ; Edith Cresson (« Histoires françaises », le Rocher) ; Nicolas Dupont-Aignan, (« Français, reprenez le pouvoir ! », Archipel) ; Elisabeth Guigou (« la France que je veux », Calmann-Lévy) ; Bernard Kouchner (« la Fabrique démocratique : 50 idées pour changer la France », Robert Laffont) ; Alain Krivine (« Ça te passera avec l’âge », Flammarion) ; Jack Lang (« Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur moi », Bernard Pascuito) ; Jean-Luc Mélenchon (« l’Ecole des ignobles », Balland) ; Arnaud Montebourg, avec Alexandre Boussageon (« Extension du domaine de la gauche », Flammarion) ; enfin, Manuel Valls, député-maire PS d’Evry (« Attention à gauche ! », Robert Laffont).
Un an après. Les émeutes des banlieues de novembre 2005 sont à l’origine d’une dizaine d’ouvrages d’analyse et de témoignages. Dont celui du maire, et pédiatre, de Clichy-sous-Bois d’où tout est parti, Claude Dilain, qui raconte sa ville dans « Chronique d’une proche banlieue » (Stock). Et celui du footballeur Lilian Thuram, qui redonne de la voix dans « C’est quoi une racaille ? Une réponse aux idées reçues » (Michel Lafon).
Autre événement de l’automne dernier qui a suscité son lot de livres, le procès en appel des accusés d’Outreau. Sous le titre (provisoire) de « Prêtre-ouvrier à Outreau », OH ! Editions), Dominique Wiel, qui pendant trente mois d’emprisonnement a clamé son innocence, livre dans cette autobiographie son regard sur la société d’aujourd’hui, ses dérèglements. Mais ce sont surtout les magistrats qui ont ressenti le besoin de s’exprimer, parmi lesquels le premier président de la Cour de cassation, Guy Canivet (« Quelle justice pour demain ? », Jacob-Duvernet), ou Philippe Bilger, avocat général à la cour d’appel de Paris.
A noter par ailleurs que, trente ans après, Christian Ranucci, dernier condamné à avoir été exécuté en France, est au coeur de deux ouvrages signés Gilles Perrault (« l’Ombre de Christian Rannuci », Fayard) et Jean-François Le Forsonney (« Christian Ranucci, ce jeune condamné qui me hante », Michel Lafon).
Et toujours… Comme à l’accoutumée depuis de longues années, la faillite de l’école suscite pléthore d’analyses et l’on s’étonne, au vu de la multiplicité des solutions proposées pour y remédier, que la situation n’ait pas été améliorée !
Un autre constat négatif porte sur l’économie française, avec des titres comme « Comment nous avons ruiné nos enfants » (Patrick Artus et Marie-Paule Virard, La Découverte) ou « Le jour où la France fera faillite » (Philippe Jaffré et philippe Riès, Grasset). Et la question de la mondialisation s’exacerbe avec des réponses d’opposants aux opposants comme celle d’Isabelle Saporta, « Un si joli petit monde : le vrai visage de l’altermondialisation » (La Table Ronde).
Un bel éclectisme règne parmi les livres d’histoire, avec cependant une focalisation de plusieurs ouvrages sur la révolte du peuple hongrois contre le joug soviétique, qui dura douze jours, du 23 octobre au 4 novembre 1956. Par ailleurs, l’anniversaire de 1936 justifie la parution d’une biographie de « Léon Blum » par Serge Bernstein (Fayard).
Côté people, on note le retour de Brigitte Bardot qui, dans « Pourquoi » (Le Rocher), s’interroge sur ses combats, tandis que Sylvia Kristel se livre « Nue » au Cherche Midi et que Bernard Violet publie un « Gérard Depardieu, une biographie » (Fayard).
Et l’on attend la traduction de l’ouvrage de référence de l’anthropologue Stephen Jay Gould, publié l’année de sa mort aux Etats-Unis, en 2002, « la Structure de la théorie de l’évolution » (Gallimard), qui synthétise une vie de travail et de recherche à la suite de Darwin.
> MARTINE FRENEUIL
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