La serelaxine

Une relaxine recombinante humaine

Publié le 10/10/2013
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RELAX-HF est une étude multicentrique, randomisée en double aveugle dont l’objectif était de tester les effets de la serelaxine, une relaxine recombinante humaine, chez 1 161 patients, âgés en moyenne de 71 ans, avec une PAS ≥ 12,5 mmHg, une insuffisance rénale légère à modérée, hospitalisés pour insuffisance cardiaque (IC) aiguë.

Ces patients ont été randomisés dans les 16 heures suivant leur admission pour recevoir soit le traitement standard de l’IC aiguë plus une perfusion IV de serelaxine (30 µg/kg/j pendant 48 heures, 581 patients) soit le traitement standard et un placebo (580 patients).

Le critère principal de jugement était l’amélioration de la dyspnée évaluée sur une échelle d’évaluation analogique (EVA) par le patient à 24 heures et 5 jours et sur l’échelle de Lickert à 6,12 et 24 heures.

Les critères secondaires étaient la mortalité cardiovasculaire ou le taux de réhospitalisation pour insuffisance cardiaque ou insuffisance rénale et la survie extrahospitalière à 60 jours et à 180 jours

L’amélioration de la dyspnée chez les patients traités par serelaxine était significative pour le premier critère de jugement : aire sous la courbe de l’EVA (+19,4 % versus placebo), les scores de Likert aux différents temps de mesures étaient favorables à la serelaxine sans toutefois atteindre la significativité (p=0,702).

Le critère secondaire composite (décès cardiovasculaire ou réhospitalisation pour cause cardiaque ou rénale) n’a pas atteint la significativité de même que le critère évaluant la survie en dehors de l’hôpital à 60 jours.

En revanche, sur la mortalité cardiovasculaire à 180 jours des résultats significatifs ont été obtenus avec la serelaxine : 35 décès (6 %) versus 55 (9,5 %) dans le groupe placebo.

Ces résultats sur la mortalité à 6 mois, s’ils sont confirmés, laissent entrevoir un espoir dans un domaine où il n’ a pas eu d’innovation thérapeutique depuis plusieurs années, a souligné le Pr Guillaume Jondeau* en précisant qu’une nouvelle étude va débuter prochainement pour confirmer ces résultats.

* Département de Cardiologie, Hôpital Bichat-Claude Bernard, Université paris VII –Denis Diderot INSERM U 698

Dr MICHELINE FOURCADE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9270