Décision Santé. Quelles sont les actions que votre région mène dans le domaine de la santé ?
Dr Gérard Berthiaux. C’est incontestablement dans la formation des professions paramédicales que nous sommes le plus engagés. Depuis la loi du 13 août 2004, nous avons la responsabilité des formations paramédicales et nous gérons 23 écoles. La particularité de la Région est d’avoir choisi d’intervenir également sur l’investissement. Nous finançons la reconstruction de l’institut régional de formation situé au CHU de Reims pour un montant de 21 millions d’euros. Nous projetons également de reconstruire deux autres écoles d’infirmières/aides-soignantes à Saint-Dizier et à Troyes. Sur la base du constat d’un déficit, nous avons créé un institut de formation de masseurs-kiné et la première promotion va sortir en juin 2010. Les étudiants sont à 90 % de la région et nous avons l’espoir qu’ils resteront chez nous. Il y a d’autres professions qui sont également déficitaires de manière générale dans le Grand Est (orthoptistes, orthophonistes, etc..). Sur ces professions, dites à « faibles quotas », nous avons mené une étude avec les autres régions concernées et avons lancé un appel d’offres, en vue de créer un institut interrégional avec une école par région.
D. S. Parmi les autres actions, il faut citer notamment la prévention en direction des lycéens, le cofinancement du baromètre santé, le financement d’équipements lourds (IRM, Pet Scan) et notre participation au cancéropôle du Grand Est.
Dr G. B. Soucieux d’aménagement du territoire, nous avons créé une maison de santé pluridisciplinaire dans le Sud-Ouest marnais. Nous allons aussi aider les internes de MG qui vont en zone déficitaire en prenant en charge les frais de transport et d’hébergement.
D. S. Vous craignez de ne plus poursuivre à l’avenir vos actions dans le domaine de la santé ?
Dr G. B. Nous disposons aujourd’hui d’une compétence générale qui nous autorise à aller au-delà de ce que nous confie la loi. Or, la réforme des collectivités locales qu’envisage le gouvernement risque de nous faire perdre cette compétence générale. Nous devrons renoncer à nos actions volontaristes dans le domaine de la santé.
D. S. Que sera le rôle de la Région, collectivité territoriale dans le cadre de la régionalisation mise en place par la loi HPST ?
Dr G. B. Les conseils régionaux sont complètement absents de la réflexion. Nous n’avons pas été consultés et nous ne savons pas comment sera représenté le conseil régional dans les futures ARS. Aujourd’hui, nous avons deux représentants à titre consultatif dans les ARH. Nous attendons les décrets.
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