Après avoir tenté, en vain, de trouver un consensus avec les Républicains, lors d’un débat télévisé le 25 février dernier, Barack Obama a finalement fait adopter sa réforme de l’assurance maladie, via la procédure de « réconciliation ». Cette procédure permet au Sénat de faire adopter des textes budgétaires avec une majorité simple de 51 voix, pour contrer tout blocage du parti républicain. La version finalement adoptée est une synthèse des propositions du Sénat et de la Chambre des représentants concoctée par Barack Obama. Avec, à la clé, de nouvelles mesures pour lutter contre les fraudes et les abus.
Le plan Obama prévoit plusieurs mesures pour rendre les assurances privées plus abordables. Première de ces mesures : baisser le prix des assurances pour les familles dont les revenus annuels seraient compris entre 44 000 et 66 000 dollars. En dessous de 55 000 dollars, les familles pourront bénéficier d’une aide financière pour contracter une couverture maladie. Pour les personnes âgées, bénéficiaires de l’assurance publique Medicare, la réforme prévoit de combler les lacunes de cette assurance publique ; car, au-delà d’un certain coût, les soins ne sont plus assurés par Medicare. Les soins primaires font également l’objet de toute l’attention d’Obama, qui compte investir 11 milliards de dollars dans la construction de centres de santé. Autre sujet de préoccupation des démocrates : les augmentations vertigineuses des assurances. Désormais, les assureurs qui souhaitent procéder à une augmentation de leurs assurances devront le faire avec l’aval de l’État. À cette intention, une nouvelle autorité de régulation de l’assurance santé devra être créée. Les droits des consommateurs seront également étendus : assurance obligatoire jusqu’à l’âge de 26 ans, bourse aux assurances, interdictions d’exclusion de citoyens de l’assurance, etc. Cette protection accordée aux consommateurs américains va de pair avec une plus grande responsabilisation : ainsi, les Américains qui ne souhaitent pas s’assurer devront s’acquitter d’une taxe. Il en va de même des entreprises qui n’assureraient pas leurs employés ; à ceci près que les petites entreprises (de moins de 50 employés) recevraient des aides financières, ou des crédits d’impôts, si elles s’engagent à assurer leur personnel. Enfin, une batterie de mesures tend à punir les fraudes aux assurances publiques que sont Medicaid et Medicare, tout en faisant gagner des points d’efficience au système de santé. La gauche du parti démocrate risque d’être déçue par cette réforme adoptée à l’arraché : le président Barack Obama a en effet rejeté l’instauration d’une assurance publique. Les Républicains, quant à eux, ont crié au loup, dénonçant une méthode d’adoption législative autoritaire. Et le président Obama, lui, n’aura pas réussi à imposer sa méthode consensuelle et bi-partisane. Reste que, si l’on en croit le parti démocrate, cette réforme, dont le coût est estimé à 1 000 milliards de dollars, devrait couvrir quelque 30 millions d’Américains de plus.
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