LES CELLULES bêtapancréatiques stockent l'insuline dans des granules sécrétoires. Ces granules, sous l'effet d'une stimulation par le glucose, déversent leur contenu d'insuline dans l'espace extracellulaire.
Une équipe a identifié un facteur clé favorisant la biogenèse rapide des granules d'insuline : la protéine PTB (ou polypyrimidine tract-binding protein).
Cette protéine PTB est un répresseur de l'épissage des pré-ARNm ; il a été montré récemment que la stimulation par le glucose augmente, grâce à la PTB, la stabilité de l'ARNm insuline.
L'équipe dirigée par le Dr Michèle Solimena (université de technologie de Dresde, Allemagne) montre que la stimulation des cellules bêtapancréatiques de rat provoque la translocation, du noyau vers le cytoplasme, de la protéine PTB. Dans le cytoplasme, la PTB activée stabilise les ARNm qui codent pour les protéines des granules sécrétoires, dont l'insuline, et augmente ainsi leur translation, favorisant la biogenèse des granules.
Inversement, s'ils inhibent l'expression de la PTB, par des ARN d'interférence (ARNi), cela entraîne une déplétion en granules sécrétoires.
La protéine PTB est donc le premier facteur identifié requis pour la biogenèse des granules sécrétoires.
Les chercheurs remarquent que l'activation de la PTB pourrait dépendre de molécules intermédiaires, comme l'AMPc qui est connu pour favoriser l'expression de l'insuline. A l'appui, une étude toute récente a montré que la phosphorylation AMPc-dépendante de la PTB induit le transport nucléocytoplasmique de la PTB.
Production et exocytose.
Ces résultats pourraient avoir des implications thérapeutiques pour le diabète de type 2.
« Dans le diabète de type 2, la sécrétion d'insuline est typiquement insuffisante du fait d'une libération inadéquate des granules sécrétoires nouvellement synthétisés », notent les chercheurs.
« Une activation pharmacologique de la PTB pourrait soutenir la production et l'exocytose des granules sécrétoires lors d'une hyperglycémie persistante », proposent-ils.
Le diabète sucré, dont 90 % des cas sont représentés par le diabète de type 2, affecte environ 1 individu sur 20 aux Etats-Unis. Dix-huit millions d'Américains seraient diabétiques (comparé à 1,6 million en 1958), même si 5 millions d'entre eux l'ignorent, ce qui fait du diabète la première cause de décès aux Etats-Unis. On peut comprendre avec ces chiffres l'urgence de développer de nouveaux traitements.
« Nature Cell Biology », 22 février 2004, DOI : 10.1 038/ncb1 099.
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