Une protéine susceptible d'interrompre une voie de signalisation importante dans les cellules de la prostate cancéreuses vient d'être identifiée par une équipe de chercheurs américains (ShuYuan Yeh et coll., Rochester). Elle pourrait bloquer la croissance tumorale localement. La protéine associée à l'alpha tocophérol ou TAP participe à la rétention de la vitamine E et à son action dans la réduction de prolifération des cellules cancéreuses.
Ces chercheurs montrent pour la première fois que les taux de TAP sont abaissés dans les cellules tumorales par rapport aux cellules prostatiques saines. Dès lors, suggèrent-ils, la restauration des taux normaux pourrait avoir un effet thérapeutique, mais selon S. Yeh, le chemin semble « difficile et limité ». Alors qu'ils s'engagent dans cette voie de recherche, ils donnent aussi au TAP un rôle comme marqueur tumoral. Son niveau d'expression pourrait constituer un reflet de l'agressivité tumorale et peut-être prédire la réponse thérapeutique.
Bloquer une voie de signalisation.
La vitamine E et la TAP utilisent des voies différentes pour moduler la croissance des cellules cancéreuses. L'équipe suggère qu'elles agissent en se potentialisant. Elle a découvert que la TAP agit en adressant des messages de la surface cellulaire vers le noyau par le biais d'un cascades de réactions ou « voie de signalisation ». L'inhibition de la croissance des cellules cancéreuses, par la TAP, se ferait en bloquant cette voie de signalisation.
Un essai a été réalisé chez des souris. La protéine a été introduite dans des cellules prostatiques cancéreuses humaines. Elles ont été injectées à des rongeurs, d'autres animaux témoins recevant des cellules similaires non traitées. L'incidence des tumeurs et leur taille ont été significativement moindres chez les rongeurs ayant reçus les cellules enrichies en TAP.
Il reste à comprendre pourquoi les cellules cancéreuses perdent leur capacité à exprimer la TAP. Plus simplement, la piste de la TAP pourrait apporter des informations sur le fonctionnement de la vitamine E et sur son importance chez l'humain.
« Cancer Research » 1er novembre 2005.
Des espoirs avec la vitamine D
Une autre voie de recherche dans le cancer de la prostate repose sur les métabolites actifs de la vitamine D. Des chercheurs américains viennent de présenter au Congrès annuel de la Recherche sur la prévention du cancer, à Baltimore, leurs travaux menés chez le rongeur avec le calcitriol et un de ses analogues, le QW-1624-F2-2.
Les deux molécules, sur le modèle murin de la maladie, ont ralenti la progression du cancer de la prostate. Le calcitriol a de plus réduit la masse tumorale, mais s'est accompagné d'effets secondaires chez quelques animaux (les doses thérapeutiques de la molécule sont limitées par l'apparition d'une hypercalcémie).
Chez des souris castrées, la vitamine D n'a eu, en revanche, aucun effet sur la tumeur.
Calcitriol et QW-1624-F2-2 semblent prometteurs pour limiter la progression du cancer prostatique androgénodépendant, ont conclu les chercheurs.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature