L'analyse complémentaire de deux grandes études de phase III montre que le vaccin quadrivalent*, au-delà de son efficacité dans la prévention des lésions de haut grade du col, du vagin et de la vulve liés aux HPV 16 et 18, permet de prévenir 38 % des lésions précancéreuses de haut grade associées à dix types viraux oncogènes non contenus dans le vaccin.
LES PAPILLOMAVIRUS humains (HPV) de type 16 et 18 sont à l'origine, au niveau mondial, de 70 % des cancers du col de l'utérus, de 50 % des lésions précancéreuses de haut grade et de 25 % des lésions de bas grade. Les HPV de type 6 et 11 sont quant à eux responsables de plus de 90 % des condylomes acuminés, l'infection virale sexuellement transmissible la plus fréquente, et d'environ 10 % des lésions cervicales de bas grade.
Après une infection à HPV, une réponse immunitaire mesurable (avec présence d'anticorps spécifiques des types viraux) n'est retrouvée que chez 50 à 60 % de femmes ; cette réponse immune est faible et d'apparition lente, plusieurs mois après l'infection initiale. A l'inverse, à la lumière de l'analyse des essais cliniques de phase III, la réponse immune induite par le vaccin quadrivalent est forte, avec des taux d'anticorps bien plus élevés qu'en cas d'immunisation naturelle, et durable (recul de 5 ans). La vaccination à la préadolescence devrait apporter un bénéfice encore plus marqué, du fait de la meilleure réponse immunitaire des populations plus jeunes (S. Garland).
Les essais cliniques de phase II et III ont bien démontré l'efficacité du vaccin HPV quadrivalent (contre les types 6, 11, 16 et 18) dans la prévention des lésions de haut grade liées aux HPV 16 et 18 du col, du vagin et de la vulve. Dans ces mêmes essais, une attention particulière a été portée sur l'efficacité du vaccin dans la prévention des dysplasies légères et des condylomes acuminés, découlant majoritairement d'une infection par les papillomavirus humains de type 6 et 11. Les données colligées après 3 ans de suivi d'une cohorte de plus de 18 000 femmes incluses dans 3 essais confirment l'efficacité du vaccin quadrivalent dans la prévention de ces différentes lésions : de 98,8 % pour les condylomes associés aux types 6, 11, 16 et 18, de 95,5 % pour les CIN1 associés à ces mêmes virus, de 100 % pour les lésions VIN1 et ValN1 associées à ces types viraux (J. Dillner).
Contre dix autres types viraux oncogènes.
Le suivi de 17 622 femmes âgées de 16 à 26 ans, ayant participé à l'un des essais de phase III, avait également permis de mettre en évidence une protection croisée contre des lésions imputables aux espèces A9 et A7, types viraux proches des HPV 16 et 18. Et, donnée majeure, les résultats très récents d'une analyse complémentaire de deux grandes études de phase III montrent que, sur une période de suivi de trois ans en moyenne après le début de la vaccination, le vaccin quadrivalent a permis de prévenir 38 % des lésions de haut grade associées à dix types de papillomavirus oncogènes non contenus dans le vaccin. Ces dix types viraux (31/33/35/39/45/51/52/56/58/59) sont responsables d'environ 16 % des cancers du col en Europe et jusqu'à 22 % de ces mêmes cancers dans le monde (E. Barr).
Communications de J. Dillner, S. Garland et E. Barr.
* Gardasil, commercialisé par Sanofi Pasteur MSD.
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