Mieux comprendre la fibromyalgie, ses mécanismes, participer à sa reconnaissance par les autorités de santé, proposer une prise en charge multidisciplinaire, tels étaient les objectifs des Entretiens de Carla organisés par les Laboratoires Pierre Fabre en avril dernier. Les conclusions de ces journées de travail entre experts internationaux ont été rendues publiques lors du congrès de l'EULAR.
LA FIBROMYALGIE est une affection chronique complexe qui altère profondément la qualité de vie des personnes atteintes et concerne de 2 à 3 % de la population en Europe, essentiellement des femmes. La symptomatologie est dominée par des douleurs musculo-squelettiques, un sommeil très perturbé, une fatigue. Identifiée par l'OMS dans la classification internationale (rubrique M79.0), la fibromyalgie n'en demeure pas moins mal connue des médecins, sous-diagnostiquée, même si ces dernières années le regard envers l'affection semble se modifier. En fait, la connaissance des mécanismes de ce syndrome s'approfondit, l'intérêt clinique envers les patients est plus marqué et les investissements dans la recherche de traitements ont augmenté significativement.
Les recommandations des Entretiens de Carla se sont focalisées sur les spécificités des patients atteints de fibromyalgie, le diagnostic et les comorbidités et sur les avancées thérapeutiques. Plusieurs grandes associations médicales participent actuellement à l'élaboration de recommandations pour la prise en charge et la reconnaissance par les institutions de la fibromyalgie, notamment la EUropean League against Rheumatism (EULAR), l'OMERACT (groupe de travail international sur les modes d'évaluation pour les essais cliniques en rhumatologie), l'Association mondiale de psychiatrie.
Poser le diagnostic de fibromyalgie est difficile car à la plainte douloureuse s'additionnent d'autres signes fonctionnels multiples (troubles digestifs, céphalées, dépression, anxiété, troubles cognitifs…) d'expressions différentes. Les recommandations faites par les experts soulignent la nécessité d'utiliser les critères définis par l'ACR en 1990, complétés par des autoquestionnaires validés (fibromyalgia Moldofsky questionnaire…) pour évaluer l'état de santé du patient. Le diagnostic différentiel (et non d'élimination) avec d'autres pathologies, notamment rhumatismales et psychiatriques, est essentiel.
Ces mêmes experts ont souligné que les mécanismes impliqués dans la fibromyalgie sont mieux connus, même si des zones d'ombre demeurent. Une anomalie du contrôle central de la douleur est l'hypothèse la plus évoquée. La fibro- myalgie pourrait être considérée comme un trouble de la perception de la douleur, avec une réduction du seuil douloureux entraînant hyperalgésie, voire allodynie, avec en plus un manque d'adaptation à la douleur, dus à une modification de la sécrétion de la sérotonine et de la noradrénaline.
La prise en charge thérapeutique multidisciplinaire est impérative. D'excellents résultats sont obtenus en associant éducation du patient, médicaments psychotropes, antalgiques, thérapies cognitivo-comportementales, rééducation, activité physique et relaxation.
D'après un symposium organisé par les Laboratoires Pierre Fabre.
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