Polypes et polypose nasosinusienne
LE POLYPE DE LA FOSSE NASALE est une inflammation œdémateuse localisée ou bifocale qui entraîne une dégénérescence donnant naissance à une excroissance. Le polype est généralement à point de départ sinusien et exceptionnellement à point de départ nasal. Très souvent, une entité ethmoido-nasale ou maxillo-nasale est retrouvée. L'âge de survenue d'un polype est très variable, de l'adolescence à la soixantaine.
Les polypes ont une forme gélatineuse, arrondie et souple.
Le polype unilatéral de la fosse nasale.
Le polype unilatéral de la fosse nasale a trois étiologies : le polype de Killian, le polype sentinelle et le papillome inversé.
Le polype de Killian se rencontre chez l'adulte jeune et constitue une entité bien définie. Il se présente sous forme de polype en bissac, prenant son insertion au niveau du sinus maxillaire, s'étendant au travers de l'ostium du sinus maxillaire vers la fosse nasale ou choanes. Il est toujours bénin.
Le polype sentinelle unique ou multiple est le témoin d'une pathologie de la fosse nasale. C'est souvent une pathologie simple comme un corps étranger nasal ignoré avec une réaction inflammatoire. C'est parfois une sinusite chronique dont la réaction inflammatoire intense va donner lieu à la constitution d'un polype.
Enfin, il peut être le signe d'appel d'une pathologie grave comme une carcinose du sinus, notamment chez les travailleurs du bois. Chez les professionnels du bois, l'apparition d'un polype unilatéral doit entraîner la recherche systématique d'un cancer sous-jacent.
Le papillome inversé n'est pas un vrai polype dans sa forme éthiopathogénique et dans sa forme histologique. C'est une tumeur épithéliale qui peut simuler un polype nasal, et a un potentiel de dégénérescence dans 10 à 15 % des cas. Il se développe souvent au niveau du cornet moyen mais peut envahir l'ethmoïde, l'ensemble de la fosse nasale et le sinus maxillaire. Il nécessite une exérèse complète et élargie.
Les signes d'appel du polype nasal unilatéral sont l'obstruction progressive d'une fosse nasale et ou des épisodes infectieux répétés toujours unilatéraux, associés à des rhinosinusites répétées et plus rarement un épitaxis en cas de papillome inversé. Le plus souvent, le polype est découvert fortuitement lors d'un examen par rhinoscopie antérieur ou fibroscopie nasale ou sur un scanner prescrit lors de sinusites répétées.
Les polypes bilatéraux.
L'étiologie principale des polypes bilatéraux est la polypose nasosinusienne, qui survient chez l'adulte entre 40 et 50 ans et chez des patients ayant des antécédents allergiques. Elle est toujours bénigne, cortico-sensible, mais reste invalidante et récidivante.
La polypose nasosinusienne peut entraîner une obstruction de la fosse nasale. Il faut la suspecter lors d'une obstruction bilatérale progressive associée à une anosmie. Des épisodes de surinfection sont des signes d'appel.
Plus rarement, les signes fonctionnels sont absents et sa découverte est fortuite lors d'examen ORL avec fibroscopie ou scanner.
La polypose peut aussi être découverte au décours d'une maladie de système, dont la maladie de Widal qui associe polypose nasosinusienne, asthme et intolérance à l'aspirine et aux Ains ; mais aussi au décours d'une mucoviscidose (30 % des patients atteints ont une polypose nasosinusienne), et enfin dans le cadre du syndrome de Kartagener qui associe situs inversus, dilatation des bronches et polypose nasosinusienne.
Le traitement des polypes est médical et/ou chirurgical.
Le traitement chirurgical fait appel aux techniques endonasales sous contrôle optique. Il est indiqué en cas de corticorésistance et lorsqu'il existe un polype unilatéral et notamment pour le diagnostic histologique du papillome inversé.
Les patients souffrant de la polypose nasosinusienne doivent bénéficier d'un traitement antihistaminique au long cours par voie générale et locale. Associé à la corticothérapie, il diminue significativement le risque de récidive.
D'après la communication du Dr C. Baril
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