LA FÉDÉRATION CGT santé et action sociale, première organisation syndicale dans la fonction publique hospitalière, vient de rencontrer Philippe Douste-Blazy pour la première fois depuis sa nomination au ministère de la Santé au début d'avril.
Le syndicat en a profité pour sonder le « nouveau » ministre sur les grands dossiers hospitaliers et les réformes en cours ou à venir. Déception à propos de la nouvelle gouvernance des hôpitaux, concoctée par l'ancien ministre Jean-François Mattei, et à laquelle la fédération santé de la CGT est farouchement opposée : « Même si Philippe Douste-Blazy a annoncé une nouvelle réunion en octobre avec toutes les organisations signataires et non signataires du projet pour en reparler, on sent qu'il veut poursuivre sa mise en place », explique Nadine Prigent. La secrétaire générale de la fédération redoute que cette réunion de pure forme n'empêche en rien la promulgation rapide de l'ordonnance qui rendra obligatoire d'ici à 2007 le découpage en pôles des hôpitaux et la création d'un conseil exécutif, conformément à ce que prévoit le gouvernement.
Si ce scénario se confirme, la fédération CGT santé n'exclut pas d'appeler à divers mouvements dans les hôpitaux d'ici à la fin de l'année, car, rappelle Nadine Prigent, « la réforme de la gouvernance, en resserrant le pouvoir autour d'une direction plus que restreinte, ne répond pas aux problèmes de l'hôpital, qui souffre d'un manque de démocratie ». Une journée d'action est déjà programmée pour le 7 octobre à l'appel des syndicats médicaux réunis au sein du Collectif pour la défense de l'hôpital public (CHG, Amuhf, etc.), mais la fédération CGT santé, également membre du collectif, n'est pour l'heure pas associée à cette initiative.
Minimum 8 %.
Outre la gouvernance hospitalière, le syndicat a également discuté de l'Ondam (Objectif national des dépenses d'assurance-maladie, voir également page 3) avec Philippe Douste-Blazy. « On a osé émettre le souhait de 8 % » pour le taux d'évolution des dépenses hospitalières en 2005, rapporte Nadine Prigent (ce taux est de 4,45 % pour 2004). « Cela doit être un minimum compte tenu des reports de charges cumulés, reprend la syndicaliste, sans quoi on ira vers une généralisation des plans de redressement comme à l'hôpital d'Argenteuil ou à l'AP-HP » (Assistance publique des hôpitaux de Paris).
Le ministre de la Santé n'a formulé aucun engagement concernant l'Ondam ; il n'a pas non plus évoqué la possibilité d'une réouverture des négociations sur l'emploi, la formation et la revalorisation salariale dans la fonction publique hospitalière, autre revendication forte de la CGT santé. Pourtant, « Philippe Douste-Blazy s'est montré très préoccupé par la durée de vie professionnelle des infirmières hospitalières - sept ans selon lui », raconte Nadine Prigent. Le ministre veut ouvrir « une discussion » avec la profession, mais il ne s'est prononcé ni sur le calendrier ni sur les thèmes ouverts à la discussion. La fédération CGT santé espère que sera retenue sa proposition de porter à 40 000 le nombre d'étudiants en soins infirmiers par an pendant au moins cinq ans, en vue de « combler le déficit et les départs massifs en retraite » des infirmières.
Un nouveau rendez-vous est fixé entre la fédération CGT santé et action sociale et le cabinet du ministre le 5 octobre, pour approfondir les réflexions tout juste amorcées avec Philippe Douste-Blazy.
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