La prise de conscience de l’importance à accorder au développement durable est relativement récente dans le secteur de la santé. À quand remonte-t-elle ? La loi Grenelle II en 2010 a introduit « une quarantaine d’articles qui changent la donne pour le secteur hospitalier », explique Olivier Toma, président du Comité pour le développement durable en santé (C2DS). Puis, en 2012, la Haute Autorité de santé (HAS) a introduit 45 items sur le développement durable dans les référentiels de certification des établissements de santé. « De nouvelles questions ont été posées aux acteurs du milieu qui n’en avaient pas entendu parler jusqu’alors », affirme Olivier Toma. Celui-ci regrette cependant que « les pouvoirs publics ne mettent pas en œuvre les outils financiers » correspondant aux outils réglementaires. L’objectif est surtout de trouver des sources de financement pour les établissements qui, pour le moment, « font comme ils peuvent », témoigne Oliver Toma.
Objectifs à court terme
« Les établissements hospitaliers ont compris les enjeux et sont motivés », assure-t-il. Ils s’inscrivent d’ailleurs dans une dynamique plus large qui touche toutes les structures d’offre de soins. C’est ce que montrent par exemple les prix du développement durable remis lors des Journées internationales de biologie et lors du congrès de l’Association dentaire de France (ADF), organisés fin novembre.
Ce chantier comporte plusieurs objectifs. À cet égard, Olivier Toma identifie quelques-unes des priorités pour les établissements hospitaliers parmi lesquelles la réduction de 20 % des gaz à effet de serre d’ici à 2020. Cet objectif se traduit par l’adoption d’une politique d’achats qui intègre dans ses critères de choix la consommation énergétique et la réduction de la consommation des énergies fossiles. D’ailleurs, « le décret d’application pour le secteur hospitalier est prévu pour 2014, explique-t-il. Nous militons pour que dans ce secteur, la réduction de la consommation des énergies fossiles soit de 20 % et non de 38 % comme pour les autres bâtiments anciens. Car les établissements hospitaliers ont des obligations, notamment le traitement de l’air des blocs opératoires, qui consomment beaucoup d’énergie. »
Evaluer les conditions de travail
Parmi les autres priorités, le bien-être et la santé au travail. « Les taux d’absentéisme, d’accidents du travail et de suicides sont très élevés dans le secteur hospitalier, fait remarquer Olivier Toma. Or comment prendre en charge la santé des Français si le corps médical ne va pas bien ? » Résoudre ce problème majeur passe par la mise en place, au sein des établissements, de baromètres suivis de plans d’actions.
« Il ne reste que six ans pour atteindre tous les objectifs de la loi Grenelle », conclut Olivier Toma qui plaide en faveur de la création d’un fonds pour le renouvellement énergétique et d’une politique plus ambitieuse que celle actuelle, à ses yeux encore trop timide.
L. M.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature