Cures thermales en 2007

Une prescription en trois temps

Publié le 10/04/2007
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LE MÉDECIN prescripteur va devoir préciser plusieurs points pour permettre au patient de bénéficier d'une cure. Lors de la consultation, il faut, premièrement, établir l'indication de cure pour qu'il y ait un bénéfice rendu, puis éliminer les contre-indications : le cancer en évolution, une poussée inflammatoire ou une douleur aiguë, l'immunodépression, notamment les traitements immunosuppresseurs de la polyarthrite rhumatoïde, l'insuffisance cardiaque, respiratoire ou viscérale majeure, l'infection en évolution.

Deuxièmement, le praticien doit pouvoir expliquer les effets attendus de la cure. Elle vient souvent comme une dernière tentative face à une pathologie évolutive difficile à stabiliser par d'autres thérapeutiques. Les effets bénéfiques sont principalement un effet antalgique de durée variable (quelques semaines à plusieurs mois), un gain de souplesse (en rhumatologie), une diminution de la consommation médicamenteuse (antalgiques, antibiotiques, antidépresseurs), une détente due à la rupture avec l'environnement habituel.

Il faut aussi expliquer les contraintes. Une cure dure 18 jours, soit trois semaines d'éloignement, dans des lieux parfois isolés. La cure a un certain coût, en moyenne 1 500 euros par patient. La Sécurité sociale peut en prendre en charge une partie, en fonction des revenus de la personne et à la hauteur maximale de 500 euros par patient et par cure. Cinq cent mille curistes sont pris en charge par la Sécurité sociale tous les ans.

La troisième étape est la prescription de la cure. Elle se rédige sur un document Cerfa avec deux volets. Une page à remplir par le médecin, avec le motif de la demande, les antécédents, la prise en charge souhaitée et le lieu de la cure. Une page destinée au patient, il y complète ses informations personnelles, notamment ses revenus, pour la prise en charge.

La majorité des curistes ont plus de 60 ans, mais un certain nombre sont des enfants : de 7 à 10 % des curistes ont de 6 mois à 16 ans. Les principales pathologies rencontrées en thermalisme sont rhumatologiques, respiratoires et phlébologiques, qui représentent à elles trois 80 % des patients pris en charge.

En rhumatologie, ce sont des pathologies chroniques mécaniques ou inflammatoires, mais jamais en poussées (fibromyalgies, gonarthrose, lombalgies communes chroniques, polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante). En ORL-pneumologie, des affections chroniques comme l'asthme, les otites séromuqueuses récidivantes de l'enfant, des rhinites et rhino-pharyngites chroniques.

En phlébologie, des résultats optimistes sont mis en avant sur les suites de thromboses veineuses profondes et le syndrome post-thrombotique, le lymphoedème et l'insuffisance veineuse fonctionnelle. En dermatologie (l'eczéma, le psoriasis, l'ichtyose, la rosacée, l'acné, les cicatrices et les brûlures) et pour les maladies métaboliques (comme les troubles fonctionnels intestinaux, l'obésité, la goutte), les résultats sont variables.

En pédiatrie, les indications sont principalement les affections respiratoires chroniques, les problèmes dermatologiques (eczéma) et l'énurésie nocturne.

En psychiatrie, l'effet des cures sur l'anxiété généralisée, les troubles anxiodépressifs, les troubles somatoformes et les sevrages thérapeutiques en psychotropes, semble une alternative intéressante.

* Organisée par la Fédération thermale et climatique française, en collaboration avec la Société française d'hydrologie et de climatologie médicales.

> Dr JOAKIM VALERO

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8144