LA RAGE reste une maladie très répandue dans le monde. Elle est encore à l'origine de 55 000 décès annuels dans le monde – un décès toutes les dix minutes –, le plus souvent à la suite d'une infection transmise par une morsure de chien. Selon les données de l'OMS, l'Asie est le pays qui paie le plus lourd tribut à la maladie (31 000 décès et 90 % des cas), devant l'Afrique (24 000 décès). Les enfants de moins de 15 ans en sont les premières victimes. «La rage est la maladie la plus inéluctablement fatale, mais aussi l'une des plus faciles à prévenir», constate l'Alliance for Rabies Control, une organisation non gouvernementale créée en 2006 par un groupe d'experts internationaux. «Toutes ces morts pourraient être prévenues par un nettoyage rapide et soigneux des plaies et l'administration d'un traitement postexposition (vaccins et immunoglobulines)», poursuit l'association. Lorsque l'infection à Lyssavirus est éliminée de ses réservoirs principaux, le nombre d'expositions humaines diminue rapidement. Or, regrette l'ARC, «la rage n'est pas une priorité dans la plupart des régions du monde où la rage canine est présente».
Pasteur en 1885.
Pour sensibiliser les décideurs du monde entier, l'association lance une Journée mondiale de la rage. La manifestation est soutenue par les CDC américains et, en France, par l'institut Pasteur, historiquement engagé dans la lutte contre la maladie (la première vaccination a été réalisée par Louis Pasteur en 1885 chez le jeune Joseph Meister, alors âgé de 9 ans). En France, la rage est officiellement éradiquée depuis le 30 avril 2001. Cependant, la crainte des cas d'importation persiste : morsure dans un pays d'endémie, contact avec un animal ramené clandestinement. En 2004, une alerte à la rage a été déclenchée après le diagnostic porté sur un chiot importé du Maroc. Un réseau de 66 centres de traitement antirabique et 21 antennes, mis en place en 1977 et réparti sur l'ensemble du territoire, est coordonné par le Centre national de référence de la rage situé à l'Institut Pasteur. Aucun cas de rage humaine acquise en France n'a été rapportée depuis 1924. Cependant 8 500 consultations pour suspicion de rage ont été réalisées en 2006 et le nombre de traitements après exposition (4 200) chez des voyageurs mordus en zone d'endémie a plus que doublé en vingt ans. Des manifestations sont prévues dans plusieurs pays du monde. Des fonds récoltés (www.WorldRabiesDay.org) serviront à financer les programmes de lutte contre la maladie.
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