DE NOTRE CORRESPONDANTE
L’ESPÉRANCE DE VIE en Nord -Pas-de-Calais est la plus basse de France, avec trois années de moins que la moyenne nationale. Et la mortalité prématurée avant 65 ans est supérieure de 34 % à la moyenne nationale chez les hommes et de 28 % chez les femmes. Quant à la mortalité prématurée évitable (due aux comportements individuels), elle atteint 40 % de plus que la moyenne française.
Autre préoccupation des pouvoirs publics exprimée lors des états généraux de la prévention : les inégalités de santé persistent, malgré la généralisation de la CMU.
«Ce constat plutôt sombre atteste l’existence de besoins de prévention immenses, mais aussi d’une moindre pénétration, dans la population, de comportements favorables à la santé, probablement pour des raisons culturelles ou sociologiques», a souligné Daniel Canépa, préfet de région, avant d’annoncer le maintien des crédits de prévention en 2007.
Dans le cadre du contrat de plan Etat-Région 2000-2006, 4 000 actions ont été financées, pour un montant de 65 millions d’euros. Certaines ont eu un impact important, notamment la campagne de promotion du 15 pour les urgences cardiaques, qui a permis de réduire considérablement les délais de prise en charge.
De même, la sensibilisation des généralistes à l’importance du dépistage des cancers du sein et colorectal, par des attachés d’information qui rendent visite à chaque praticien lors des campagnes régionales de dépistage a été jugée très positive.
Au travail et en prison.
A l’avenir, les acteurs de santé vont intensifier leur action dans le domaine de la prévention. L’Union régionale des médecins libéraux, avec le soutien du Faqsv (Fonds d’aide à la qualité des soins de ville), a mis en place un réseau de cinq attachés d’information pour présenter aux professionnels de santé les ressources de santé publique : réseau de soins palliatifs, actions de prévention du syndrome d’alcoolisation foetale, réseau de périnatalité…
La santé au travail sera aussi l’une des priorités, dans une région qui paie un lourd tribut à l’industrie. Entre 2004 et 2006, une cartographie des produits cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction utilisés par l’industrie a été réalisée, afin de vérifier leurs conditions d’utilisation et obtenir leur substitution dans tous les cas où c’est possible. Cette surveillance sera intensifiée dans les prochaines années.
Les états généraux de la prévention ont mis l’accent sur les besoins particuliers des détenus en matière de santé. La surpopulation carcérale (4 900 détenus pour 4 000 places) et les situations de précarité avant l’incarcération ont des effets néfastes aux plans somatique et psychologique. Un meilleur accès aux soins et à la prévention apparaît aujourd’hui comme une priorité.
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