LES CELLULES SOUCHES de sang de cordon sont très attractives en thérapie cellulaire et en médecine régénérative car elles présentent un fort potentiel de différenciation et de multiplication. Les premières découvertes relatives au sang de cordon ombilical datent de près de soixante-dix ans et la première greffe de 1988. Elle a été réalisée par l'équipe du Pr Éliane Gluckman (hôpital Saint-Louis) chez un enfant atteint d'une anémie de Fanconi. Dès lors, ces cellules souches ont permis de traiter un certain nombre de maladies du système sanguin ou immunitaire. Mais la recherche a stagné en France du fait de financement insuffisant, de l'absence d'un véritable plan de développement et d'un retard notable dans la création de banques de sang de cordon. La France serait au 16e rang mondial pour le nombre de greffons stockés par habitant. On dénombre seulement 6 000 greffons, or il en faudrait 50 000 pour subvenir aux besoins français.
Sur le plan international (Newcastle), la recherche a permis de démontrer que ces cellules de sang de cordon présentaient des caractéristiques supplémentaires par rapport aux cellules souches adultes. Des caractéristiques proches de celles issues d'embryons, avec capacité de former différents types de tissus. Un atout majeur dans le cadre de la recherche de traitement de nombreuses pathologies comme le diabète, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardio-vasculaires, cornéennes ou dermatologiques. La perfusion de leur propre sang de cordon, chez plus de vingt enfants souffrant d'un diabète de type 1, a ainsi permis d'améliorer la qualité de vie de ces jeunes patients en diminuant les injections d'insuline de 30 %. Ce traitement a également apporté un espoir pour quelque six enfants atteints de paralysie cérébrale infantile en permettant une reprise de la parole et de la mobilité. Des études en cours sur les accidents ischémiques des membres inférieurs démontreraient aussi le bénéfice thérapeutique de la perfusion par des cellules souches autologues. Sur le plan pharmaceutique, ces modèles tissulaires contribuent au développement des médicaments en permettant d'anticiper les effets secondaires toxiques.
Accroître la dynamique internationale.
C'est pour relancer et accroître la dynamique internationale pour un développement optimal de cette voie de recherche que le centre de recherche sur le sang de cordon à l'université de Newscastle, dirigé par le Pr Colin McGuckin, et la fondation, Jérôme Lejeune, présidée par J.-M. Le Méné (Paris), ont créé Novussanguis. Cette plate-forme de recherche rassemble une quinzaine de laboratoires et privilégie trois orientations : la recherche, l'innovation et la formation de la prochaine génération de chercheurs. Elle s'inscrit dans un cadre de recherche durable. Son lancement a été réalisé sous le patronage du président du Parlement européen et a été parrainé par le ministère de la Recherche français.
Régénération du tissu cornéen, ingénierie tissulaire de tissu pancréatique issu de cellules de sang de cordon, régénération des tissus endommagés par l'infarctus du myocarde, conservation des cellules souches hématopoïétiques sont quelques-uns des projets qui seront prochainement financés par ce consortium international Novussanguis.
Lancement opérationnel de Novussanguis, Consortium international de recherche sur les cellules souches de sang de cordon et les cellules souches adultes à des fins thérapeutiques.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature