UNE PLATE-FORME de génotypage à haut débit, installée à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, a été inaugurée par l'ANRS, l'INSERM et les universités Paris-VI et XI. Cette plate-forme va permettre de rechercher des corrélations entre les gènes et les modes évolutifs de certaines maladies : infection par le VIH et le VHC, pathologies cardio-vasculaires, musculaires et neurologiques.
Cet outil technologique va permettre d'étudier l'ensemble du génome chez un groupe de personnes et non de se limiter à un seul gène. Ce qui doit permettre de relier des caractères génétiques et cliniques. Ainsi, on pourra déterminer si l'évolution d'une maladie est associée à des caractères génétiques, ou si des facteurs génétiques influent sur la réponse aux traitements. On va aussi pouvoir identifier les populations les plus à risque d'évoluer rapidement vers des complications dans les infections virales sévères (VIH et VHC). Dans le domaine du VIH, il sera possible de comparer le patient soumis à un mode évolutif rapide à ceux qui ont un profil évolutif lent. Et de rechercher des facteurs prédictifs dans des affections cardio-vasculaires, musculaires ou neurologiques. Et, au niveau individuel, cela pourrait donner des éléments de guidage thérapeutique. L'ANRS dispose de nombreuses cohortes de patients constituées depuis plus de vingt ans, formant une source d'informations particulièrement riche : données cliniques exhaustives consignées, échantillons biologiques conservés.
La plate-forme est opérationnelle grâce à la collaboration de trois groupes : l'équipe d'immuno-génétique dirigée par I. Theodorou au sein de l'INSEERM U543 (« Immunologie cellulaire et tissulaire ») et de l'IFR 113 ; l'équipe d'épidémiologie dirigée par L. Meyer au sein de l'unité INSERM 822 et de l'IFR 69 (CHU de Bicêtre, Paris-XI) ; de l'équipe de biostatistiques de la génomique, dirigée par P. Broet au sein de l'IFR 69.
Le Pr Patrick Debré (hôpital Pitié-Salpêtrière), l'un des instigateurs du projet, souligne que cette plate-forme «va permettre aux équipes françaises d'être dans une position de leader au plan européen, sur les recherches génomiques, tout en étant compétitive avec les équipes nord-américaines qui se sont lancées sur cette approche».
A terme, la plate-forme sera ouverte à d'autres équipes nationales ou européennes, sur appels d'offres.
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