AYANT DÉVELOPPÉ un modèle murin pour la lymphangioléiomyomatose (ou LAM pulmonaire), une rare maladie pulmonaire affectant la femme, des chercheurs ont montré dans ce modèle qu’une bithérapie associant la rapamycine et la simvastatine, deux médicaments sur le marché, pourrait diminuer la croissance des lésions et réduire la destruction pulmonaire.
La LAM pulmonaire, une maladie génétique (non héréditaire) affectant 1 femme sur 10 000 en âge de procréer, est caractérisée par une prolifération des cellules musculaires lisses dans les poumons et une destruction pulmonaire, entraînant des problèmes respiratoires progressifs.
Elle est causée par l’inactivation d’un des gènes suppresseurs de tumeur TSC (Tuberous Sclerosis Complex ; TSC1 ou TSC2). La découverte que TSC1 et TSC2 régulent négativement la voie mTOR (mammalian Target Of Rapamycine) a conduit à utiliser la rapamycine (un antibiotique macrolide) ; toutefois ce traitement semble arrêter uniquement la croissance cellulaire sans induire la mort cellulaire, et sitôt la rapamycine arrêtée, la maladie progresse.
Goncharova (Université de Pennsylvanie) et coll. ont développé un modèle murin de LAM en injectant des cellules tumorales déficientes en TSC2 chez des souris nues.
Dans ce modèle, ils montrent que la simvastatine (une statine hypolipémiante) inhibe la croissance des lésions déficientes en TSC2 en favorisant la mort cellulaire par apoptose.
De façon intéressante, la combinaison de rapamycine et simvastatine inhibe la croissance des lésions, et réduit la destruction pulmonaire (ce que ne faisait pas la rapamycine seule), cela en inhibant les métalloprotéinases de la matrice MMP-2, MMP-3, MMP-9.
Il reste à évaluer l’efficacité de cette bithérapie dans des essais cliniques, ce que les chercheurs espèrent faire dans un futur proche.
(Science Translational Medicine, 3 octobre 2012, Goncharova et coll.
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