Le paracétamol, antalgique largement utilisé par voie orale en ville comme à l'hôpital depuis une cinquantaine d'années, n'a été disponible sous forme injectable qu'en 1985 en raison de difficultés d'ordre galénique : molécule hydrophobe, le paracétamol a une structure chimique peu compatible avec une solubilisation dans l'eau, et il est instable à la lumière.
Dans un premier temps, les Laboratoires UPSA ont mis au point et développé une forme injectable de propacétamol, un bioprécurseur du paracétamol, soluble dans l'eau et libérant la moitié de sa dose en paracétamol.
Pendant seize ans, le propacétamol a été un traitement de choix dans la prise en charge des douleurs postopératoires. Cependant, son utilisation n'est pas dépourvue d'inconvénients : outre les contraintes de préparation pour le personnel soignant (le propacétamol se présente sous forme d'une poudre qui doit être remise en solution avant l'emploi), il a certains effets indésirables (dermite de contact chez les infirmiers manipulant le produit, douleurs au point d'injection).
Après des années de recherche et de développement, les Laboratoires UPSA ont découvert un procédé innovant qui permet de solubiliser et de stabiliser la molécule de paracétamol en milieu aqueux.
Un procédé innovant
L'adjonction d'un sucre, le mannitol adjuvant de solubilisation, la préparation à température adaptée, l'ajustement du pH à un niveau proche de la neutralité (5,5), la préservation de la préparation à l'égard de l'oxydation par des antioxydants et un gaz inerte, l'adaptation de l'osmolarité (290 mOsm/l au lieu de 410) sont les différentes opérations qui ont présidé à la mise au point de Perfalgan.
Une bioéquivalence
Perfalgan se présente en solution dosée à 1 g de paracétamol prête à perfuser, avec une bioéquivalence démontrée par rapport au propacétamol (1). Compte tenu de cette bioéquivalence, les données pharmacocinétiques et cliniques acquises avec le propacétamol s'appliquent à Perfalgan, précise le Dr François Chast (chef de service de pharmacie-pharmacologie-toxicologie, Hôtel-Dieu, Paris).
Deux essais cliniques destinés à évaluer l'efficacité antalgique et la tolérance de Perfalgan 10 mg/ml dans le traitement de la douleur postopératoire en chirurgie dentaire (2) et en chirurgie orthopédique (3) ont démontré que sa puissance analgésique et sa tolérance générale sont comparables à celle du Pro-Dafalgan 2 g mais que, en revanche, sa tolérance locale est nettement supérieure.
Des avantages
Outre son efficacité et sa bonne tolérance, Perfalgan présente de nombreux autres avantages : limitation des risques septiques pour le patient, limitation des risques d'erreur de préparation, absence d'eczéma de contact pour le personnel soignant, gain de temps sur la manipulation, économie de consommables associés (poche de véhicule pour perfusion) contribuant à réduire certains coûts d'utilisation et à optimiser le temps passé aux soins et au soutien des patients, comme le montre l'étude présentée par le Dr Etienne Schmitt (pharmacien des hôpitaux, centre hospitalier d'Arles) (4).
Perfalgan est indiqué chez l'adulte dans le traitement des douleurs aiguës légères à modérées, en particulier en période postopératoire, et dans le traitement de la fièvre, lorsque la voie veineuse est cliniquement justifiée par l'urgence de traiter la douleur ou l'hyperthermie, et/ou lorsque d'autres modes d'administration, notamment par voie orale, ne sont pas possibles.
L'autorisation de mise sur le marché de Perfalgan a été obtenue le le 19 juin 2001. Perfalgan, réservé à l'usage hospitalier, sera disponible en janvier 2002.
Symposium organisé par les Laboratoires UPSA/BMS avec la participation du Pr Dan Benhamou (université Paris-Sud, le Kremlin-Bicêtre), des Drs François Chast (hôpital de l'Hôtel-Dieu, Paris) et Etienne Schmitt (centre hospitalier d'Arles).
1) Bioéquivalence entre Perfalgan 10 mg/ml et Pro-Dafalgan 2 g, Flouvat B. (hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt), Gendron A. Laboratoires UPSA/BMS, Paris-La Défense).
2) Moller P. et coll. A phase III randomised, double blind placebo and active-controlled, single dose study to assess the analgesic efficacy and safety of injectable acetaminophen 1 g administred as an intravenous infusion in patients with pain following oral surgery. Dossier AMM.
3) Sinatra R. A. et coll. A phase III randomised, double blind placebo ans active controlled study to assess the analgesic efficacy and safety of single and repeated administration of injectable acetaminophen 1 g for the treatment of postoperative pain following orthopaedic surgery. Dossier AMM.
4) Etude pharmaco-économique comparant les avantages et les coûts de préparation de deux présentations d'un médicament injectable (rapport final) GYD institut, juillet 2001.
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