Médicaments génériques

Une percée plus forte que prévue en 2007

Publié le 05/06/2008
Article réservé aux abonnés

L'ASSURANCE-MALADIE qui, avec ses partenaires conventionnels, visait un taux de pénétration des génériques de 81 % en 2007, a tout lieu d'être satisfaite : les chiffres définitifs établissent que l'an dernier 81,7 % des médicaments pouvant donner lieu à substitution ont été délivrés sous leur forme générique (qu'ils aient été prescrits par le médecin dans le répertoire génériqué ou « substitués » par le pharmacien). L'objectif est dépassé et les économies réalisées par ce biais par la Sécu, tous régimes confondus, «se montent à 1milliard d'euros» – c'est dire «l'importance de ce levier pour l'équilibre du système de santé», se félicite la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM), qui évoque un «développement considérable».

Les remboursements de génériques ont représenté en 2007 1,6 milliard d'euros de dépenses pour l'assurance-maladie – en 2002, l'addition s'élevait à 500 millions d'euros seulement. Tout en insistant sur l'ampleur du phénomène, la caisse explique qu' «en janvier 2004 les génériques représentaient moins de 1boîte de médicaments sur 2 (dans le champ du répertoire) , aujourd'hui, ce sont 4 boîtes sur 5. Parallèlement, le répertoire constitue aujourd'hui 31% du total des médecaments remboursés, contre 23% seulement en 2002».

Phénomène d'usure.

En 2008, année d'élargissement important du répertoire (qui a intégré le 1er janvier des molécules telles que le lansoprazole, la rispéridone, l'amlodipine...), l'objectif de pénétration a été fixé à 82,9 %. Etant donné la dynamique enclenchée, il ne paraît pas totalement irréaliste. Même si, dans le détail, la CNAM souhaite obtenir des résultats là où des freins subsistent, notamment en réduisant les disparités géographiques de pénétration et en augmentant le taux de substitution des molécules nouvelles encore peu substituées). Même si, aussi, l'élargissement du répertoire fait «mécaniquement baisser le taux de pénétration à 79,3%», calcule la caisse. L'assurance-maladie met en garde cependant contre «l'érosion» du répertoire des médicaments génériques. «Les prescriptions de médicaments se déplacent vers des molécules plus récentes, mais aussi plus coûteuses, explique-t-elle. Cela est très apparent dans le traitement du cholestérol, notamment. En 2007, la perte d'économies liée à cette érosion peut être évaluée entre 30 et 40millions d'euros.»> K. P.

PIGANEAU Karine

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8386