Promis par Lionel Jospin lors des états généraux de l'alimentation, en décembre 2000, élaboré par les experts de cinq ministères (Santé, Education, Recherche, Consommation, Agriculture), le programme national Nutrition Santé est conçu pour améliorer l'état nutritionnel des Français, réduire le risque de maladies chroniques et améliorer l'état de santé et la qualité de vie par une politique de santé adaptée (« le Quotidien » du 2 février).
La campagne de promotion de la consommation des fruits et légumes, qui a été réalisée par l'assurance-maladie et le Comité français d'éducation pour la santé (CFES), constitue le premier volet de cette communication de grande envergure. A partir du 8 novembre et jusqu'à la fin de l'année, de nombreux titres de la presse écrite vont diffuser cinq annonces avec des visuels de fruits et légumes qui illustrent, directement ou non, l'idée de protection. Signature « fédératrice » : « Mieux manger construit notre santé. »
Une campagne d'affichage (du 7 au 18 novembre) appuiera ces messages sur l'ensemble du territoire et des dépliants seront diffusés au grand public, en particulier via les réseaux de l'assurance-maladie, du CFES, de l'Education nationale et des professionnels de santé.
60 % de sous-consommateurs
C'est qu'en l'espèce il y a fort à faire. Si les enquêtes confirment que le consommateur voit bien dans les fruits et légumes le produit idéal pour leurs qualités nutritionnelles et gustatives, particulièrement avec les vitamines et les minéraux, mais aussi avec une image porteuse de tradition et d'authenticité, la France compte quand même 60 % de « sous-consommateurs » de fruits et légumes (moins de cinq portions de fruits et légumes par jour).
Les recommandations sont en effet de 500 g par jour, alors que la consommation moyenne journalière des adultes n'atteint que 285 g (145 en fruits et 140 en légumes). Un déficit qui varie beaucoup selon les générations : les 15-24 ans sont trois fois moins consommateurs de fruits et légumes que les plus de 65 ans.
L'effet préventif des fruits et légumes vis-à-vis des maladies cardio-vasculaires et des cancers est pourtant bien connu grâce à la présence, notamment, de composés antioxydants (bêtacarotène, vitamines C et E, polyphénols, phytostérols, sélénium et zinc) et de radicaux libres.
Mais des freins subsistent dans les habitudes : la concurrence des produits faciles à consommer, sans aucun temps de préparation, celle des aliments dits « santé » (compléments alimentaires et alicaments), le prix, dissuasif pour les populations en situation de précarité, et la qualité souvent irrégulière des produits, avec un déficit de goût souvent dénoncé par les consommateurs.
L'année prochaine, la campagne sera poursuivie avec la publication d'un guide alimentaire sous forme de fiches ( « Je mange souvent au restaurant », « Je prépare pour ma famille », « Je mange un sandwich tous les midi », etc.).
Les professionnels de santé ne seront pas oubliés. Pour les aider à répondre aux questions de leurs patients, les médecins recevront un disque mesurant l'indice de masse corporelle, accompagné de conseils d'utilisation, ainsi qu'un guide alimentaire avec des informations scientifiques et médicales plus approfondies que celui qui sera diffusé auprès du grand public.
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