Dans le monde, 200 millions de personnes sont infectées de façon chronique par le VHC ; dans certaines régions, de 10 à 30 % de la population sont touchées. L’OMS estime que sans intervention rapide pour contenir sa propagation, la mortalité liée à l’infection par le VHC pourrait dépasser celle causée par le VIH.
Il est donc nécessaire de développer un vaccin contre l’hépatite C. Tel est l’objectif, notamment, d’une étude européenne coordonnée par David Klatzmann (CNRS/UPMC/INSERM) et soutenue par l’ANRS.
Dans le cadre de ce nouveau travail, la start-up Epixis révèle les résultats prometteurs d’une nouvelle stratégie de développement vaccinal, résultats obtenus par plusieurs équipes françaises.
Les chercheurs ont mis au point une technologie basée sur l’utilisation de pseudo-particules virales ; ces structures artificielles ressemblent aux particules virales mais elles n’en ont pas la dangerosité car elles ne contiennent pas de matériel génétique et ne permettent pas au virus de se multiplier. « La nouveauté de l’étude, explique un communiqué, réside dans l’élaboration de pseudo-particules virales "chimériques", c’est-à-dire construites avec des fragments issus de deux virus différents. Il s’agit ici d’une pseudo-particule issue d’un rétrovirus de souris recouverte de protéines de VHC. »
Cette préparation vaccinale a été testée chez des souris et des macaques. Résultat : les chercheurs ont observé l’apparition d’anticorps neutralisant le VHC chez les animaux vaccinés. « Il est largement accepté que les anticorps neutralisants sont les principaux médiateurs d’une immunité protectrice pour la plupart des vaccins utilisés chez l’homme », indique le communiqué. Il est apparu que ces mêmes anticorps ont une activité à large spectre, c’est-à-dire sont capables d’induire une immunité neutralisante contre les différents sous-types du VHC. Jusqu’à présent, les tentatives dans ce sens avaient échoué.
Ces résultats sont importants pour la mise au point d’un vaccin préventif contre le virus de l’hépatite C. Plus généralement, ils sont applicables au développement de stratégies similaires pour des vaccins contre d’autres infections comme le VIH, la dengue et le VRS.
Pierre Garrone et coll. « Science Translational Medicine » du 3 août 2011.
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