Des Lillois ont réussi à protéger des souris contre le paludisme grâce à un vaccin oral sous forme d’amidon génétiquement modifié ; ce travail, publié dans la revue « PloS One » constitue une voie prometteuse pour vacciner les enfants dans les pays à risque.
Les chercheurs lillois* (équipes de Stan Tomavo et Steven Ball) ont utilisé comme candidats vaccinaux des antigènes ayant déjà démontré leur efficacité lors de vaccinations classiques. Ils ont fusionné ces antigènes à une enzyme (la GBSS) d’un grain d’amidon d’une algue verte (Chlamydomonas reinhardtii). Cette enzyme possède la particularité d’être protégée contre la dégradation par d’autres enzymes ; les antigènes qui lui sont greffés bénéficient également de cette protection. Des grains d’amidon modifiés ont été ingérés par des souris à qui l’on a inoculé le parasite du paludisme. Résultat : les souris étaient protégées de façon significative contre l’infection.
Dans des perspectives d’une utilisation chez l’homme, on pourrait utiliser de l’amidon de végétaux comestibles. Les chercheurs pensent non seulement à une algue multicellulaire utilisée en Afrique comme complément alimentaire mais aussi au maïs et à la pomme de terre. Ces végétaux présenteraient ainsi un double bénéfice, à la fois alimentaire et vaccinal.
* Centre d’infection et d’immunité de Lille (CNRS/Inserm/Institut Pasteur de Lille/Universités Lille 1 et 2) et Unité de glycobiologie structurale et fonctionnelle (CNRS/Université Lille 1).
David Dauvillée et coll. « PLoS One » du 15 décembre 2010.
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