« L'objectif est, rappelons-le, que chaque usager de notre système de santé puisse disposer d'un dossier de santé personnel, et le moyen de le rendre plus complet, facilement accessible et consultable est de le dématérialiser », explique en préambule Michel Villac, chef de la mission pour l'informatisation du système de santé, et « c'est le patient qui doit décider de tout ce qui concerne l'accès ».
La difficulté de la mise en place du partage de l'information médicale apparaît très vite plus sociologique ou économique que technique. Et le rapport remis à ce sujet par le Pr Marius Fieschi a pris toute la mesure de l'évolution impliquée par la « dimension patient ». « Dans l'ancien modèle, souligne le directeur de l'information médicale de la Timone, à Marseille, les sources de l'information, ce sont les médecins qui, à l'hôpital, travaillent par épisode. Dans le nouveau modèle émergent, les systèmes d'information sont centrés sur le patient et la continuité des soins, dans une optique de qualité et de réduction des dépenses. Il y a une responsabilisation du patient. » Et de constater que, dans tous les pays, les réglementations évoluent dans le sens de la communication des données aux patients. En France, l'accès direct du patient à son dossier est prévu par un décret du 29 avril 2002.
C'est ainsi que s'est fait jour la notion d'hébergeur de données de santé (voir article ci-contre) et le projet d'une « adresse qualité santé » propre à chaque patient.
Tout ce dispositif devrait modifier les solutions informatiques de gestion des dossiers.
D'autant que, chez les praticiens libéraux (de 80 à 90 % utilisent aujourd'hui l'informatique en pratique quotidienne), des freins persistent (informatique chronophage, souci de maintenance, logiciels disparates). « Les médecins libéraux sont prêts à partager des données, mais pas un dossier », remarque le Dr Stéphane Bouges de l'Urml Poitou-Charentes. Plusieurs unions sont en train d'élaborer une charte de partage des données patients (projet Guepard). Il faut rendre le partage « sexy », ose le Dr Bouges, « les patients et les médecins souscriront davantage si les fonctionnalités sont intéressantes ».
Dans les hôpitaux, l'heure des préparatifs a sonné. Serge Adam, DSI, explique comment le CHU de Besançon a pris le virage du dossier partagé, en faisant appel à un intégrateur, la société Software AG, qui a permis à chaque service de conserver ses applications. « Les spécialistes ne saisissent pas tous les mêmes données et les données structurées ne sont pas partageables, prévient Serge Adam, ce qui est partageable, ce sont les comptes rendus. Le patient y accède, et cela devient un système de qualité des soins. »
Conférence parrainée par Software AG.
Software AG
Software AG, dont le siège est en Allemagne, est l'un des principaux éditeurs de logiciels d'intégration. Sa plate-forme d'intégration XML (eXtensible Markup Language) permet de fédérer plusieurs applications santé sans être obligé de développer des connexions spécifiques entre elles ; les informations envoyées par les différents services sont stockées au format XML (métalangage Internet qui ajoute des balises aux documents avec plus de précision que l'Html) sur la plate-forme qui, via un portail Internet, peut être ouverte à des professionnels de santé de ville, ainsi qu'aux patients. Le système Portalys de l'institut Curie, dont Software AG a réalisé l'Extranet, est un bon exemple d'ouverture d'un établissement vers les médecins de ville.
>>>www.softwareag.fr.
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