Un nouvel inhibiteur de la xanthine oxydase, le febuxostat, a montré, grâce en particulier à deux études pivot, qu'il permettait d'abaisser de façon rapide et importante l'uricémie chez des patients goutteux ayant des taux d'acide urique élevés.
APPROUVÉ au printemps dernier par l'Agence européenne du médicament (EMEA), le febuxostat (Adenuric) constitue une nouvelle approche thérapeutique de la goutte. Cet inhibiteur sélectif non purinique de la xanthine oxydase, enzyme clé du métabolisme de l'acide urique, devrait permettre d'améliorer le traitement de cette arthropathie très fréquente et souvent mal ou sous-traitée, en permettant d'abaisser les taux d'uricémie sous le point de saturation de la formation de cristaux d'urate de sodium. L'efficacité de cette molécule a notamment été démontrée grâce à deux études de référence. Dans l'étude APEX (Allopurinol and Placebo-controlled Efficacy study of febuxostat), 1 067 sujets ayant une hyperuricémie et une goutte ont reçu pendant 28 semaines soit du febuxostat, à raison d'une administration orale quotidienne de 80 mg, 120 mg ou 240 mg, soit de l'allopurinol, à la posologie journalière de 300 mg ou 100 mg selon la fonction rénale du patient, soit un placebo. La supériorité du febuxostat, en termes de diminution de l'uricémie, a ainsi pu être nettement mise en évidence. Un taux d'acide urique inférieur à 6 mg/dl (357 µmol/l) recueilli lors des trois dernières visites mensuelles de l'étude a en effet été atteint par 48 % des patients sous 80 mg/j de febuxostat, 65 % de ceux recevant la dose quotidienne de 120 mg, 69 % des malades sous 240 mg/j de febuxostat et seulement 22 % des patients traités par allopurinol (aucun malade sous placebo n'a atteint ce seuil d'uricémie).
Les données du dernier bilan effectué à la 28e semaine montrent des résultats similaires : une uricémie inférieure à 6 mg/dl a été constatée chez respectivement 76 %, 87 % et 94 % des patients sous febuxostat 80 mg, 120 mg et 240 mg, chez 41 % de ceux sous allopurinol et 1 % des malades recevant le placebo.
Au cours de l'étude FACT (Febuxostat versus Allopurinol Controlled Trial), menée sur 52 semaines, 762 patients souffrant de goutte et ayant une uricémie supérieure à 8 mg/dl (480 µmol/l) ont reçu soit 80 mg/j ou 120 mg/j de febuxostat, soit une dose fixe de 300 mg/j d'allopurinol. Là encore, l'uricémie est passée sous le seuil des 6 mg/dl pour 53 % des patients sous febuxostat 80 mg, 62 % de ceux recevant la dose de 120 mg/j et 21 % des patients sous allopurinol. Une réduction similaire des crises de goutte et des tophus a été constatée dans tous les groupes de traitement. À cet égard, un traitement préventif des crises de goutte est recommandé pendant plusieurs mois après l'initiation du traitement.
D'après un symposium organisé par les Laboratoires Ipsen.
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