Les plaques d'athérome à haut risque de rupture semblent pouvoir être détectées par spectrofluorimétrie laser à résolution temporelle. La mise au point d'un spectrofluorimètre endocoronaire constituerait une avancée spectaculaire.
LA SPECTROFLUORIMETRIE laser à résolution temporelle (SLRT), souvent nommée outre-Atlantique par l'acronyme TR-LIFS, pour Time-resolved laser-induced fluorescence spectroscopy, est une méthode d'imagerie en cours d'évaluation qui pourrait permettre la détection des plaques athéromateuses susceptibles de se rompre.
Selon la communication de Laura Marcu (Cedars-Sinai Medical Center), le principe de la méthode est d'utiliser un laser pulsé pour exciter des molécules contenues dans la plaque et d'étudier le temps pendant lequel elles restent dans cet état. Ce type d'analyse permet de déterminer la composition de la plaque étudiée et d'en déduire son risque de rupture (1). En effet, selon une publication parue dans la revue Atherosclerosis en août 2005, la SRLT permettrait de déceler la présence de cellules spumeuses dans l'intima des plaques athéromateuses, comme l'a montré une étude portant sur 14 animaux, 8 ayant une hypercholestérolémie et 6 animaux témoins. La sensibilité de la méthode serait supérieure à 85 % et sa spécificité supérieure à 95 %.
Une précision de 97 %.
Le travail présenté à Dallas par L. Marcu et coll. a porté sur 353 segments sténosés chez 50 patients devant subir une endartérectomie carotidienne. Les résultats de la SLRT ont été comparés aux données anatomo-pathologiques obtenues après l'intervention. La précision diagnostique de la SLRT a été de 97 %. A la suite des résultats encourageants de ce travail préliminaire, les auteurs ont envisagé le développement d'un cathéter qui permettrait la détection endocoronaire des plaques athéromateuses susceptibles de se rompre.
De la plaque instable à la rupture.
Les équipes qui se sont intéressées à la SLRT des coronaires sont peu nombreuses (2, 3). Les comparaisons semblent difficiles, mais de toute évidence les méthodes peuvent être rapprochées les unes des autres. La spectrofluorimétrie laser devrait à terme pouvoir permettre de différencier les plaques riches en contenu lipidique de celles qui sont plutôt formées de collagène. Cette distinction est particulièrement importante. En effet, la vulnérabilité de la plaque dépend, dans une large mesure, de sa composition. Or, la rupture ou l'érosion de la plaque instable constitue le mécanisme commun à tous les syndromes coronariens aigus. Lorsque les macrophages accumulent des lipides, ils se transforment en cellules spumeuses, qui sont à l'origine d'une lésion très précoce, la strie lipidique. Celle-ci est l'élément clé du processus de l'athérogenèse. La lésion évolue ensuite successivement vers des stades fibreux, ce qui peut aboutir à la rupture qui provoque la formation d'un thrombus.
D'après la communication de L. Marcu, Cedars-Sinai Medical Center, Los Angeles.
(1) Marcu L, et coll. In vivo detection of macrophages in a rabbit atherosclerotic model by time-resolved laser-induced fluorescence spectroscopy. Atherosclerosis 2005;181(2):295-303.
(2) Marcu L, et coll. Discrimination of human coronary artery atherosclerotic lipid-rich lesions by time-resolved laser-induced fluorescence spectroscopy. Arterioscler Thromb Vasc Biol 2001;21(7):1244-50.
(3) Andersson-Engels S, et coll. The use of time-resolved fluorescence for diagnosis of atherosclerotic plaque and malignant tumours. Spectrochim Acta 1990;40A:1203-1210.
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