La société Conceptus a mis au point un nouvelle méthode de contraception permanente et irréversible sous forme de micro-implant tubaire. Cette technique se présente comme une alternative à la stérilisation tubaire par coelioscopie.
Quarante pour cent des IVG en France concernent des femmes de plus de 35 ans. C'est une des données du paradoxe contraceptif français : alors que le taux de femmes en âge de procréer n'utilisant aucune contraception est très bas (environ 5 %), le nombre d'IVG reste élevé et stable (de 200 000 à 250 000 par an). C'est en particulier à ces femmes autour de la quarantaine et déjà mères que s'adressent les techniques de contraception permanente dont l'accès a été juridiquement encadré depuis la loi de juillet 2001.
La méthode qui est aujourd'hui la plus pratiquée est la ligature des trompes par coelioscopie. Cet acte chirurgical réalisé sous anesthésie générale nécessite une hospitalisation de 24 à 48 heures et une semaine d'interruption de travail. Il comporte également une proportion non négligeable de risques de complications. « Le taux de mortalité est de 2 à 6 pour 100 000, dont la moitié liée à l'anesthésie, explique le Dr Caroline Dhainaut (hôpital Bichat, Paris). Le taux d'échec est de 18,5 pour 1 000, dont un tiers aboutit à des grossesses extra-utérines. »
Le système Essure, développé par Conceptus, a été mis en place en Australie en 1999 et a déjà été appliqué à près de 100 000 femmes dans le monde. Il s'agit de la mise en place dans les trompes, par les voies naturelles, d'un implant qui provoque leur obstruction par fibrose. Le Pr Patrice Lopes l'a expérimenté au CHU de Nantes depuis février 2001 : « Il s'agit d'une technique ambulatoire sans anesthésie ou avec une anesthésie locale : la patiente repart chez elle au bout de quelques heures et peut reprendre ses activités dès le lendemain. Les complications sont rares et les patientes rapportent au cours de la pose une douleur comparable à celle des règles. »
Les principales contre-indications sont l'incertitude de la patiente, la grossesse, des hémorragie génitales inexpliquées et les infections. « La technique est particulièrement intéressante pour les patientes chez lesquelles l'anesthésie générale est contre-indiquée ou formellement déconseillée, en raison d'une pathologie préexistante », précise le Pr Hervé Fernandez (hôpital Antoine-Béclère, Clamart). La stérilisation n'étant effective qu'au bout de trois mois, la patiente doit poursuivre pendant cette période un autre mode de contraception. Les gynécologues recevront une information en janvier. Cette technique ne se substitue pas aux autres méthodes de contraception réversibles ou non.
Conférence de presse de la société Conceptus.
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