UNE NOUVELLE étude le confirme : il n'y a pas de lien entre la vaccination rougeole-oreillons-rubéole et la survenue de l'autisme ou d'autres pathologies du développement.
La polémique entourant la sécurité de ce vaccin fait rage depuis 1998. Le public a pris peur et, malgré de nombreux travaux démentant l'existence d'un lien avec l'autisme, le pourcentage d'enfants vaccinés ne cesse de décroître. En conséquence, les flambées de rougeole sont de plus en plus fréquentes en Europe. Dans ce contexte, Smeeth et coll. (Londres) ont décidé de mener une étude cas-contrôles afin d'évaluer une nouvelle fois l'effet de cette vaccination sur l'incidence des troubles du développement.
Les chercheurs ont eu recours aux données de la UK General Practice Research Database. Ils ont pu extraire de cette base près de 1 300 cas d'enfants (nés après 1972) chez qui un trouble du développement a été diagnostiqué entre 1987 et 2001. Les chercheurs ont également défini un groupe « contrôle » comprenant 4 469 enfants indemnes de toute pathologie du développement, dont l'âge, le sexe et le suivi médical étaient comparables à ceux des enfants « cas ».
Dans le groupe cas, le pourcentage d'enfants vaccinés est de 78,1 % (n = 1 010). Dans le groupe contrôle, ce pourcentage atteint 82,1 % (n = 3 671). Les analyses statistiques ont montré que ces deux pourcentages ne sont pas significativement différents.
L'âge de la vaccination n'a pas d'influence.
Des résultats similaires ont été obtenus lorsque le groupe « cas » n'incluait que des enfants autistes. L'âge des enfants au moment de la vaccination (avant ou après trois ans) ou l'année de leur vaccination (avant ou après le début de la polémique) n'a pas non plus d'influence sur les résultats.
Il apparaît donc que, dans la cohorte britannique étudiée, le vaccin rougeole-oreillons-rubéole n'a pas d'effet sur l'incidence des troubles du développement. Cette étude n'est pas la première à arriver à une telle conclusion. Mais ce nouveau résultat devrait contribuer à rassurer le public.
En conclusion de leur article, Smeeth et coll. insistent sur le fait que davantage d'efforts devraient être consacrés à la recherche des causes biologiques de l'autisme. Selon eux, le mystère entourant l'étiologie de cette maladie a certainement participé à la création et à l'amplification de la rumeur selon laquelle ce vaccin pouvait induire l'autisme.
L. Smeeth et coll., « The Lancet » du 11 septembre 2004, pp. 963-969.
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