Revue de presse
De nouvelles connaissances sur l'ischémie cérébrale ont incité un groupe d'experts américains en neurologie vasculaire à redéfinir l'accident ischémique transitoire (AIT) afin d'améliorer son diagnostic et sa prise en charge. Le délai de 24 heures qui séparait l'AIT de l'accident ischémique constitué (AIC) a été fixé arbitrairement, d'après l'incidence des lésions microscopiques d'ischémie définitive observées. Cette durée de 24 heures permettait de rendre compte du caractère transitoire, tout en sous-estimant la gravité potentielle de l'évolution. Dans la grande majorité des cas, les AIT durent moins d'une heure, la plupart moins de 10 minutes. Peu récupèrent totalement s'ils durent plus de une heure. Avant ce délai de 3 heures - délai maximal requis pour utiliser la thrombolyse IV -, il est impossible de distinguer un AIT d'un AVC. Tous les candidats à la thrombolyse pourraient, théoriquement, évoluer comme un AIT et justifier une abstention thérapeutique en attendant une amélioration des signes dans les 24 heures. Cette nouvelle définition dramatise la situation et facilite une intervention rapide (investigation et traitement), car le temps est compté. En 1950, lors des premières définitions de l'AIT, aucun examen n'était nécessaire pour confirmer l'absence de lésion définitive. Plus tard, le scanner cérébral a permis de révéler des infarctus cérébraux dans 15 à 20 % des cas d'AIT. L'arrivée de l'IRM de diffusion, dont la sensibilité à l'ischémie est bien meilleure que le scanner, montre une ischémie définitive dans environ la moitié des AIT. La sévérité et la durée de l'hypoperfusion sont corrélées à l'évolution des lésions ischémiques. Il ne s'agit pas d'un phénomène tout ou rien mais d'un continuum. La nouvelle définition de l'AIT est à la fois clinique et radiologique. L'AIT correspond à un épisode bref de dysfonctionnement neurologique causé par une ischémie cérébrale ou rétinienne avec des symptômes durant moins d'une heure et sans infarctus récent constitué, confirmé par l'imagerie cérébrale (l'IRM avec séquence de diffusion est recommandée). L'AIT devient ainsi un véritable signal d'alarme, qui ne doit pas être banalisé. Ces critères radiologiques indispensables au diagnostic devrait inciter à réaliser plus systématiquement une imagerie. L'AIT est ainsi à l'accident ischémique constitué ce que l'angine de poitrine est à l'infarctus du myocarde.
Albers GW et coll. « N Engl J Med » 2002; 347 : 1713-1716.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature