CLASSIQUE
Véritable triomphe à sa création, « le Parc », qui traite de l'amour dans son aspect le plus galant, le plus français aussi, dans un décor admirable de poésie de Thierry Leproust et de magnifiques costumes d'Hervé Pierre, a déjà une existence enviable pour un ballet qui fête ses huit ans. Présenté à Rome l'année de sa création puis à Singapour et à New York, sur la scène du Metropolitan Opera, il fut repris en 1996 et 1998 dans la grande salle de l'Opéra-Bastille.
C'est donc un retour attendu mais, les étoiles de la création n'étant plus toutes au rendez-vous en raison de départs à la retraite, ce sera l'occasion de voir de nouveaux couples se former dans cette magnifique chorégraphie en forme de carte du tendre sur ces « Jeux de l'amour dans un jardin français ».
« Le Parc » est une uvre riche aussi d'une sensibilité contemporaine avec ses quatre jardiniers, cupidons en cuir tout droit sortis d'une bande dessinée futuriste, tirant les ficelles d'une histoire d'amour galant nourrie de lectures des « Liaisons dangereuses », de « la Princesse de Clèves » et sur qui plane l'ombre de Marivaux, qui intègre avec l'évidence de la connaissance la plus sublime des musiques, un choix fait parmi ce que Mozart a composé de plus sensuel. Inutile de tenter de raconter, si ce n'est pour évoquer le découpage en trois parties qui pourraient tout autant être celles d'une journée que les trois temps de l'Amour comme le suggère le nom des trois admirables duos : Rencontre, Résistance et Abandon.
Ces trois duos d'une bouleversante simplicité (sauf peut-être pour les danseurs) coulent, comme du sang dans les veines, dans trois adages des Concertos pour piano n°s 14, 15 et 23 de Mozart.
L'ensemble du ballet fait appel, outre aux quatre jardiniers, à huit couples rompus à toutes les formes que prend l'amour galant dans sa recherche, son calcul, son aboutissement et son accomplissement, magnifiquement choisis parmi le corps de ballet. S'il n'a pas renouvelé le miracle avec son « Casanova », présenté par la même compagnie (voir « le Quotidien » du 9 mars 1998), Angelin Preljocaj a signé avec ce « Parc » une des pièces maîtresse, et à ce jour inégalée, du répertoire contemporain du Ballet de l'Opéra de Paris.
Opéra-Bastille (08.36.69.78.68) les 19, 22, 23, 25, 27 février à 19 h 30 ; le 17 à 15 h. Prix des places : de 8 à 55 euros.
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