Malgré la campagne lancée en 2001, le nombre total des décès par noyade l'année dernière (53) est resté comparable à celui de l'année 2000 (55). Ces 53 décès ont représenté 33 % des secours à victimes. Autrement dit, dans un cas sur trois, la victime est décédée. 23 étaient âgées de 5 mois, 8 avaient entre 6 et 20 ans et 22 plus de 20 ans. Selon la CNAM, la noyade reste la première cause de décès par accident domestique chez les enfants de un à quatre ans.
L'effort de sensibilisation au risque de noyade doit donc être poursuivi auprès du grand public et, en particulier, des parents, estime la présidente de la Commission de sécurité des consommateurs (CSC), Michèle Védrine.
Rapide, surprenante et silencieuse
Le message est double : d'une part, faire comprendre qu'une noyade est toujours très rapide (moins de trois minutes), surprenante (un enfant s'échappe facilement pendant un moment d'inattention) et silencieuse (un enfant qui se glisse dans l'eau ne fait pas de bruit). Les précautions pour éviter l'accident doivent combiner une vigilance de tous les instants (ne pas quitter l'enfant des yeux) et des éléments de protection passive (obstacle physique entre l'enfant et le bassin).
Concernant ces derniers, la commission de normalisation vient de se prononcer en faveur d'une norme expérimentale pour une durée de deux ans, sur les barrières de protection et les moyens d'accès au bassin. Les premières doivent être d'une hauteur minimale d'1,10 mètre entre deux points d'appui. Une hauteur qui a été déterminées à l'issue d'essais réalisés par le Laboratoire national d'essais (LNE)*.
D'autres équipements concourent à la protection : la couverture rigide, sorte de couvercle qui empêche l'enfant de tomber à l'eau et qu'il ne faut pas confondre avec la bâche souple flottante utilisée pour maintenir une certaine température de l'eau et qui ne constitue pas un équipement de protection ; le volet roulant, qui permet, à l'aide d'un dispositif automatisé, de couvrir et de découvrir le bassin avec des lattes suffisamment rigides ; l'alarme, enfin, avec un système de détection de chute et d'immersion ou un simple système de détection de passage.
Aucun de ces systèmes, rappelle la CSC, ne peut garantir une protection à 100 %. C'est leur combinaison avec la surveillance active des enfants par les adultes qui assure la sécurité la plus élevée, le risque zéro, dans l'eau comme ailleurs, n'existant naturellement pas.
La campagne 2002 va utiliser trois types de supports : un dépliant qui sera distribué à 1,2 million d'exemplaires ; une affiche dont le visuel reprend la première page du dépliant et qui sera imprimé à 150 000 exemplaires ; et un CD audio avec un message de prévention et une chanson enfantine pour diffusion sur les ondes des radios locales.
Les propriétaires des piscines privées familiales sont les premiers destinataires de ces messages, qui s'adressent aussi aux familles utilisatrices, aux propriétaires des campings, des gîtes et des résidences de vacances qui mettent à disposition du public une piscine privée.
Par ailleurs, après les accidents mortels provoqués par certains systèmes d'aspiration de l'eau (en dernier lieu en août 2001, dans un club de vacances situé en Grèce), la commission rend un avis qui recommande la sécurisation des bouches de reprise des eaux : la forme et la taille minimale des grilles doivent être redéfinies, ainsi que la vitesse d'aspiration selon le volume et la profondeur de l'eau et des dispositifs d'arrêt dits « coup de poing » doivent permettre l'arrêt des pompes en cas de besoin. Ces dispositifs doivent être accessibles à tout baigneur et situés de préférence en bordure de bassin.
* 32 enfants ont participé à l'essai, d'une taille variant entre 0,97 m et 1,16 m. On a constaté que les hauteurs de 1 m ne suffisaient pas, 10 des enfants réussissant à les franchir.
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