CLASSIQUE
« Hérodiade », créé en 1880 à Bruxelles, n'est pas un des opéras les plus souvent représentés de Jules Massenet. Le Wiener Staatsoper l'a monté pour la première fois en 1995 sous la direction de Marcello Viotti, avec une distribution particulièrement éclatante : Placido Domingo dans le redoutable rôle du prophète Jean, Juan Pons en Hérode, Ferruccio Furlanetto en Phanuel, Agnès Balsa en Hérodiade et Nancy Gustafson en Salomé. Brillant quintette vocal pour une uvre captivante, certes moins concise que celle de Strauss, mais contenant des pages éternelles telles que « Dors, ô cité perverse » de Phanuel, et le duo « Calmez donc vos fureurs » de Jean et Salomé. Seul reproche, le français est vraiment sacrifié par cette distribution internationale qui semble avoir sur ce point manqué de préparation (2 CD).
« Medea », de Luigi Cherubini, dans la production de 1972 chantée en italien, mise en scène par August Everding dans des décors du peintre Arik Brauer qui déclenchèrent une polémique et dirigée par Horst Stein, n'en était pas à sa première viennoise. La série n'eut que dix représentations et ne fut pas reprise. C'est dire l'aubaine que représente ce document enregistré par la radio autrichienne ORF, bien que le son n'en soit pas absolument irréprochable (2 CD). L'événement était la prise de rôle de Leonie Rysanek, prima dona assoluta à Vienne en ces années-là, qui s'apprêtait à reprendre le flambeau des mains de Maria Callas, l'immense titulaire de ce rôle. Et quelle distribution n'avait-on pas réuni autour d'elle : Nicolai Ghiuselev (Kreon), Lucia Popp (Glauce) et, pour une des deux Femmes, rôle épisodique, la jeune Edita Gruberova ! Le personnage de Leonie Rysanek est grandiose, une Médée sacrifiée et d'un poids vocal impressionnant. L'impact théâtral de la représentation est tout à fait perceptible dans l'enregistrement. Il s'agit certainement d'un document majeur.
Enfin, bien qu'il ne s'agisse que d'extraits, mais beaucoup s'en contenteront s'agissant d'un opéra de proportions démesurées, on saluera les scènes des premier et troisième actes de la légende musicale « Palestrina », de Hans Pfitzner, sous la direction de Robert Heger dans une production de 1964 mise en scène par la basse Hans Hotter (1 CD). Fritz Wunderlich, à qui il restait alors moins de deux ans à vivre, était un vibrant compositeur Palestrina et l'entouraient rien moins que Sena Jurinac, Christa Ludwig, Otto Wiener, Lucia Popp, Gundula Janowitz, Hilde Rössel-Madjan, Kurt Equiluz.. le « gratin » de l'Opéra de Vienne des bénies années soixante.
RCA/BMG. Enregistrements publics ADD et DDD (Hérodiade).
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