Si les complications métaboliques lipidiques, associées au VIH ou au traitement antirétroviral, sont l'objet de multiples investigations de la part des chercheurs, il n'en a pas été de même concernant le diabète.
Une présentation rattrape ce retard en offrant la première étude sur l'incidence du diabète chez des patients séropositifs au VIH, en dehors de toute thérapeutique antirétrovirale.
L'étude montre une association significative entre la survenue d'un diabète de type 2 et l'infection par le VIH (par comparaison avec une population tout-venant, présentant une pathologie autre que l'infection par le VIH ou un diabète).
Au sein d'un vaste panel, des sujets ont été recrutés sur les bases de données de l'assurance-maladie « California Medicaid » et une distinction a été faite en deux groupes en fonction de la présence de l'infection.
Risque relatif de 7,74
Sept mille deux cent dix-neuf personnes infectées par le VIH et 2 792 971 ont été étudiées. Soit un total de 7 101 180 personnes-années. Les sujets devaient avoir contracté l'infection par le VIH récemment, au cours de l'année précédente, et ils ne devaient pas avoir reçu de traitement antirétroviral.
L'incidence spécifique du diabète selon l'âge a été évaluée dans les deux cohortes. Les taux d'incidence sont pour les hommes de 18-24 ans de 0,06 en cas d'infection contre 0,0078 en cas contraire. Pour les femmes, les chiffres sont respectivement de 0,0607 et 0,0083. Au-delà de 65 ans, les taux d'incidence pour les hommes sont respectivement de 0,122 et 0,0431 selon qu'il y a une infection ou non. Chez les femmes dans ces tranches d'âge, les chiffres sont de 0,095 et 0,044.
Ce qui montre un risque relatif s'étageant entre 7,74 chez les séropositifs de 18 à 24 ans (p < 0,001) et 2,16 pour les plus de 65 ans (p < 0,001).
Le risque apparaît donc significativement augmenté, en relation avec l'existence de l'infection, et de manière plus importante dans les tranches d'âge les plus jeunes. Il ne s'agit pour l'heure que d'un constat. On ne connaît pas l'explication physiopathologique du trouble métabolique dans ce contexte.
Communication de J. Currier, F. Boyd et coll. (Los Angeles, Baltimore et Princeton).
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