À UNE SEMAINE de la Journée nationale du sommeil, le mercredi 19 mars, dont le thème sera « Le sommeil, un partenaire de santé », l'INPES (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) a rendu publics les résultats de son enquête sur «les représentations, les attitudes, les connaissances, et les pratiques du sommeil des jeunes adultes en France».
Cette étude, à laquelle se sont prêtées 1 004 personnes de 25 à 45 ans – la première à être consacrée intégralement au sommeil –, s'inscrit dans le cadre du programme d'action sur le sommeil lancé par le ministère de la Santé en janvier 2007. L'ambition affichée étant d'identifier «les leviers et les freins d'un comportement, le sommeil, dans une population cible» susceptible d'accumuler des dettes de sommeil.
Avec 99,8 % des personnes interrogées estimant que dormir est «bon pour la santé», ou que c'est même «un plaisir» (86 %), le sommeil bénéficie de représentations largement positives chez les 25-45 ans. De la même manière, le fait qu'un adulte ait besoin de 6 à 10 heures de sommeil par nuit est une donnée bien intégrée par le public. Ils sont 58,6 % à penser qu'il faut dormir de 8 heures à 8 h 30 pour être en forme le lendemain matin et 44,6 % au minimum 6 à 7 heures.
Cependant, ce tableau rassurant ne saurait refléter avec justesse les attitudes et comportements des jeunes adultes face au sommeil. Etroitement lié aux modes de vie, il est souvent négligé, considéré comme une perte de temps (13 %), une contrainte (10 %) ou une angoisse (5 %). Et ce au prix de perturbations à la fois psychiques (baisse de la vigilance, irritabilité...) et physiques. Ces dernières sont par ailleurs mal connues du public : «Moins d'un tiers savent que mal dormir peut favoriser la prise de poids, comme en ont conclu plusieurs études américaines, et moins de la moitié, qu'il peut entraîner de l'hypertension artérielle», précise le Pr Joël Paquereau, président de l'Institut national du sommeil et de la vigilance (ISV), organisateur de la Journée nationale.
Insomnie et dette de sommeil.
Parmi les personnes interrogées, 17 % accumuleraient chaque nuit une dette importante de sommeil (dette chronique) en dormant 5 heures 48 en moyenne au lieu de 7 heures. Un différentiel de 1 heure 10, important puisqu'il équivaut « à l'échelle d'une semaine, à une nuit de sommeil». Les insomniaques, qui, eux, ne manquent pas de sommeil en quantité (ils dorment presque autant que la population avec un sommeil suffisant) mais en qualité, seraient 12 % et majoritairement des femmes (59 %) de 30 à 40 ans. Quant aux personnes ayant un sommeil dit «suffisant», il est frappant de voir que 36 % d'entre elles estiment «dormir moins que ce dont elles ont besoin».
Nous passerons tous un tiers de notre vie à dormir mais, pour un certain nombre, bien dormir n'est plus un jeu d'enfant, et ce pour des raisons très variées allant du stress du travail à la navigation sur Internet avant d'aller dormir. Aussi, l'INPES mettra-t-il en avant dans ses prochaines campagnes plusieurs mesures simples afin d'améliorer le temps de sommeil des Français, parmi lesquelles : limiter la consommation d'excitants (tabac, café, alcool) après 17 heures, créer un environnement calme et apaisant (silence et obscurité font trop souvent défaut, notamment dans les centres urbains) ou encore «ritualiser le moment où l'on va dormir», insiste et conseille un médecin de l'INPES. Autre pratique, celle-ci à reconsidérer et certainement à «réhabiliter» : la sieste, très positive et pratiquée une fois par semaine par un tiers des personnes interrogées.
Portes ouvertes dans 44 centres
A l'occasion de la Journée nationale du sommeil, dix-huitième du nom, le mercredi 19 mars, 44 centres de sommeil ou structures assimilées, répartis sur la France entière, ouvriront leurs portes, avec la participation d'associations de malades et d'éducation pour la santé. Conférences, films, remises de documents d'information, expositions, rencontres avec des spécialistes, visites de laboratoires du sommeil... sont proposés selon les sites.
La journée, qui a pour thème « Le sommeil, un partenaire de santé », est organisée par l'Institut national du sommeil avec le soutien de la Société française de recherche et de médecine du sommeil et du Syndicat de la médecine du sommeil et de la vigilance.
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