UNE ÉQUIPE de recherche française dirigée par le Pr Gérard Lucotte vient d’identifier un polymorphisme génétique fortement associé à la forme familiale héréditaire du tremblement essentiel.
Ce polymorphisme est une mutation ponctuelle du gène DRD3 (gène codant pour le récepteur à la dopamine D3). La mutation entraîne une modification de l’acide aminé numéro 9 de la protéine : la sérine normalement retrouvée à cette position est remplacée par une glycine (Ser9Gly) chez de nombreux malades.
Des études de liaison avaient précédemment permis d’identifier deux régions du génome humain probablement impliquées dans la transmission du tremblement essentiel, l’une sur le chromosome 3 (3q13) et l’autre sur le chromosome 2 (2p22-25). La région identifiée sur le chromosome 3 contient notamment le gène DRD3. Or le polymorphisme Ser9Gly de ce gène a déjà été associé à certaines dyskinésies.
Pour tester l’hypothèse selon laquelle la mutation Ser9Gly du gène DRD3 serait impliquée dans la transmission et la pathogenèse du tremblement essentiel, l’équipe du Pr Lucotte a analysé le génome des membres de trente familles françaises touchées par la maladie. La mutation a été retrouvée chez vingt-trois d’entre elles.
Dans ces vingt-trois familles, tous les individus malades étaient porteurs de l’allèle 9Gly du gène DRD3. Dans les sept familles restantes, les sujets étudiés étaient tous porteurs de l’allèle classique (9Ser) du gène DRD3.
Les premiers symptômes. Le Pr Lucotte et coll. ont pu établir que les porteurs homozygotes de la mutation 9Gly développent les premiers symptômes de la maladie plus précocement que les porteurs hétérozygotes. Les porteurs homozygotes montrent en outre des symptômes plus sévères que les hétérozygotes.
Des travaux conduits dans les années 1990 ont montré que la dopamine aurait une plus grande affinité pour le variant 9Gly du récepteur D3. Ce phénomène associé à la découverte de l’équipe du Pr Lucotte suggère qu’un gain de fonction des récepteurs DRD3 pourrait être à l’origine d’une grande proportion des cas de tremblement essentiel.
G. Lucotte et coll. « Clin Genet », 2006, vol. 69, pp. 437-440.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature