Une mort trop facile ?

Comment représenter la maladie au cinéma, la déchéance des corps, l’angoisse de la mort ? Comment parler de la fin de vie ? Dans le film de Stéphane Brizé qui avant la sortie du film de Michaël Haneke, Amour, aborde la délicate question du suicide assisté, toutes ces thématiques sont traitées avec désinvolture. Comment croire à la fin de vie du personnage interprété par Hélène Vincent, alors que ce mélanome métastasé devrait entraîner des ravages ? Le cancer est ici invisible. Il apparaît seulement sur des images fixes, un scanner ou une IRM par exemple, loin de la réalité des corps. Le vrai sujet est ailleurs, dans le lien difficile entre une mère et son fils. La violence des rapports, la coexistence impossible entre générations sont ici incarnées avec une belle intensité par le couple Vincent Lindon et Hélène Vincent. L’exaspération des sentiments n’est pas escamotée grâce à une interprétation bouleversante des deux comédiens. Serait-il plus difficile de vivre que de mourir ?