Deux équipes de chercheurs marseillais coordonnées par les Drs Michael Sieweke et Gérard Hilaire (centre d'immunologie de Marseille-Luminy, CNRS-INSERM-université de Méditerranée et groupe d'étude des réseaux moteurs CNRS-université de Méditerranée) viennent de montrer que, chez la souris, l'absence d'un facteur de transcription, le MafB, conduit à la perte de certains neurones dans le cerveau au cours du développement embryonnaire. Or ce facteur est particulièrement exprimé au niveau du complexe préBötzinger, l'un des centres de commande qui génèrent des impulsions rythmant les mouvements respiratoires automatiques et qui se situe au niveau du tronc cérébral. Les travaux des chercheurs marseillais ont permis de monter que le MafB agit dans le développement des neurones du complexe préBötzinger. Si l'on ne connaît pas encore les gènes précis sur lesquels MafB agit, son absence induit des effets reconnus : ainsi, les nouveaux-nés de souris chez lesquelles la production embryonnaire de MafB est rendue inopérante, meurent dès leur naissance de problèmes respiratoires graves. Histologiquement, le complexe préBötzinger de ces nouveaux-nés n'est pas correctement formé. Il leur manque en effet un nombre important de neurones critiques et, de ce fait, le réseau nerveux respiratoire ne peut déclencher les impulsion rythmiques indispensables à une oxygénation correcte.
Les auteurs marseillais ont aussi démontré que le MafB, par l'intermédiaire des gènes qu'il contrôle, est essentiel à la détermination de l'identité des neurones générateurs du rythme respiratoires. Ces résultats apportent les premiers éléments d'information sur la génétique d'un ensemble de neurones vitaux, mais ils ouvrent aussi de nouvelles voies de recherche pour identifier les sujets susceptibles de développer des apnées graves du sommeil ou les enfants présentant un risque de mort subite du nourrisson.
Les chercheurs vont maintenant essayer de déterminer quels sont les gènes sur lesquels le MafB agit durant le développement des neurones contrôlant le rythme respiratoire. Ils vont aussi chercher à savoir si, en l'absence de ce facteur, ces neurones ne se développent pas ou s'ils dégénèrent de façon rapide.
«Nature Neuroscience », octobre 2003, pp. 1091-1100.
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