LE SALON du dessin, au palais de la Bourse, accueille cette année 31 galeries (16 françaises et 15 étrangères), qui offrent un florilège de leurs plus belles feuilles : quelque 1 000 dessins au total, de la Renaissance aux années 1970, des écoles française, italienne, allemande, anglaise, nordique… On découvrira des oeuvres aussi éclectiques et rares qu'une gouache sur papier de Robert Delaunay (Brame & Lorenceau), une craie noire de Louis Lafitte (1770-1828) dénonçant la violence de la Terreur (galerie Salamander), un pastel coloré de Le Corbusier (galerie Zlotowski), des ruines antiques à la plume par Hubert Robert (Paul Proutré SA), une sanguine de Toulouse-Lautrec (galerie Patrick Derom), une « Etude de fée » du préraphaélite Burne-Jones (Agnew's), une aquarelle de Paul Signac « Saint Malo, scène de mort » (galerie de la Présidence), un « Saint-Christophe et le Christ à Enfant » de Il Guercino (1591-1666)…
Deux journées de « rencontres internationales » sont en outre programmées les 21 et 22 mars de 14 h 30 à 19 heures. Elles proposent des colloques sur le thème « Les artistes collectionneurs de dessins ».
D'un musée l'autre.
Pour compléter cette visite, rien de mieux que de se plonger dans le programme de la Semaine du dessin. Une dizaine de musées organisent durant cette période des manifestations exceptionnelles autour de l'art graphique, ou des visites guidées de leur exposition du moment. Ainsi, au musée Carnavalet (Paris 3e), « Tableaux historiques de la Révolution française » (jusqu'au 24 juin) présente 65 dessins de Jean-Louis Prieur conservés dans ses collections, qui retracent les épisodes révolutionnaires et des scènes la vie parisienne de 1789 à 1792. Au musée de la Vie Romantique (Paris 9e), l'oeuvre de Théophile Bra, contemporain d'Eugène Delacroix, est révélée : dessins spirituels, mystiques, exaltés, visionnaires… (Jusqu'au 10 juin). La bibliothèque du Muséum national d'Histoire naturelle (Paris 5e) propose le 24 mars à 14 h 30 une visite des dessins naturalistes de Pierre-Joseph Redouté (1759-1840), peintre de fleurs. A compléter par la conférence, le même jour, à 10 h et à 12 h, autour d'une sélection d'oeuvres consacrées aux merveilles de la flore et de la faune à la Bibliothèque nationale de France (Paris 2e).
L'exposition « L'Artiste Collection-neur » (jusqu'au 15 juin), au musée Condé de Chantilly (Oise), mettra en avant une sélection de dessins de maîtres tirés de son fonds, et qui ont été collectionnés par des artistes, tandis que la Maison du Danemark (Paris 8e), en collaboration avec la fondation Custodia, fera découvrir 60 dessins inédits de l'art danois du XIXe siècle (Abildgaard, Hammershøi…), véritable âge d'or (jusqu'au 27 mai).
L'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts (Paris 6e) consacre pour sa part une exposition aux dessins de Taddeo et de Federico Zuccari, artistes de l'Ecole romaine du XVIe siècle (jusqu'au 16 avril), et le musée d'Orsay (Paris-7e) propose une conférence autour de l'exposition des autoportraits de Léon Spilliaert (jusqu'au 27 mai). Au musée Jacquemart-André (Paris 8e) et au Musée du Louvre, on découvrira la personnalité et une partie des « trésors » de Philippe de Chennevières, grand amateur d'art, qui constitua une collection de trois mille six cents dessins français couvrant la période de 1500 à 1860 (oeuvres montrées exceptionnellement le 22 mars à 11 heures au musée Jacquemart-André et jusqu'au 7 juin au Louvre).
A ne pas manquer non plus : les « belles feuilles » du musée Lambinet de Versailles (Yvelines), des dessins français des XVIIIe et XIXe siècles (jusqu'au 24 juin) et au Petit-Palais (Paris 8e), dans le cadre de l'exposition « Sargent et Sorolla, les peintres de la lumière », des conférences et une manifestation autour des dessins acquis par l'institution au début du XXe siècle.
Le contemporain aussi.
L'événement, c'est aussi, pour la première fois, l'ouverture d'un Salon du dessin contemporain. Dès jeudi, ce Salon, qui regroupe des oeuvres de 1950 à nos jours, ouvrira ses portes dans un lieu pour le moins original : un immeuble de six étages de l'avenue d'Iéna. Le public ira d'appartement en appartement, et découvrira des oeuvres sélectionnées par des galeries confirmées ou plus jeunes (galerie Chantal Crousel, Magda Danysz, Idées d'artistes, Polaris, Véronique Smagghe, Zürcher, RX…). Intéressant : Antoine de Galbert, de la Maison rouge, présentera sa collection de dessins, dans un espace réservé au dernier étage.
– Salon du dessin. Palais de la Bourse, 2e. Du 21 au 26 mars. De 12 h à 20 h 30 (nocturne le 22 mars jusqu'à 22 h). Entrée : 12 euros. www.salondudessin.com.
– Pour la Semaine du dessin : les visites sont offertes par les musées participant à la Semaine du dessin. Inscription obligatoire au 01.45.22.61.05.
– Salon du dessin contemporain, 60 bis, avenue d'Iéna, 16e. Du 22 au 26 mars. De 11 h à 20 h (nocturne le 22 mars jusqu'à 22 h). Entrée : 10 euros. www.salondudessincontemporain.com.
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