À la suite du rapport de la CNAM sur l'asthme

Une mise au point du Pr Bruno Housset

Publié le 28/09/2008
Article réservé aux abonnés

«UNE LECTURE non informée du point d'information de l'assurance-maladie pourrait laisser à penser que l'asthme est “surtraité ”, ce qui est loin d'être le cas. L'asthme est une maladie sous-diagnostiquée et sous-traitée», souligne le Pr Bruno Housset, même si la mortalité a reculé dans les pays industrialisés et notamment en France.

La corticothérapie inhalée reste le traitement «dont l'efficacité a le plus haut niveau de preuves dans la prise en charge de l'asthme» et les études montrent que, même à faible dose, ce traitement prévient la mortalité. Mais aussi, «le bénéfice ajouté d'un traitement additionnel est démontré quelle que soit la dose de corticoïde inhalé».

Un tiers des patients ne suit pas son traitement de fond.

La prise en charge thérapeutique est déclarée inadaptée par l'AM. Le travail montre que plus d'un tiers des patients ne suit pas son traitement de fond par corticoïdes inhalés ; et, parallèlement, on observe un recours très fréquent à des « associations fixes ».

Ce à quoi le Pr Housset répond : «La nette progression des associations fixes se fait au détriment de la corticothérapie inhalée et des bêta2-mimétiques LDA. Cette évolution est rassurante, puisqu'une association fixe améliore l'observance et assure pour partie la prise d'une corticothérapie inhaléeCes traitements associés permettent une épargne en corticoïdes inhalés », rappelle le spécialiste.

Par ailleurs, «une nouvelle stratégie incluant plus de 15000patients a montré qu'un traitement par association fixe contenant du formotérol et un corticoïde constitue à lui seul, chez certains patients, à la fois un traitement de fond et un traitement des symptômes. Là aussi, ces éléments nécessitent d'être réactualisés dans la FMC et d'être pris en considération par l'assurance-maladie».

Aujourd'hui, la mise en route du traitement et l'adaptation dans le temps «se font sur l'évaluation du niveau de contrôle de l'asthme et non sur le niveau de sévérité (GINA 2006, réactualisé 2007, HAS 2004) ». C'est sur ces données que l'on mettra en place une thérapeutique qui peut faire appel à une corticothérapie à faible dose ou, d'emblée, dans les asthmes mal contrôlés, à une association corticothérapie à faible dose avec un traitement additionnel – bêta 2-mimétiques LDA, choix préférentiel du GINA (the Global Initiative for Asthma) puisque plus d'efficacité – ou en seconde intention, un antileucotriène.

* Président de la Fédération française de pneumologie. Lire son commentaire sur http://www.ffpneumologie.org/article.php3?
id_article=137

> Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8428