EN AVRIL 2010, en raison du risque de majoration de l’encombrement bronchique, l’AFSSAPS a contre-indiqué les médicaments mucolytiques, mucofluidifiants et l’Hélicidine chez le nourrisson (enfant de moins de 2 ans).
Dans le prolongement de cette mesure, l’AFSSAPS a mené une réévaluation de la balance bénéfice/risque des autres médicaments utilisés pour calmer la toux du nourrisson : les antihistaminiques H1 de première génération et le fenspiride. La commission d’AMM a estimé que le rapport bénéfice/risque de ces médicaments était défavorable chez le nourrisson. En conséquence, les sirops et les suspensions buvables d’antihistaminiques H1 de première génération ainsi que le fenspiride, utilisés dans le traitement de la toux du nourrisson, seront prochainement contre-indiqués comme c’est le cas dans d’autres pays européens et outre-Atlantique. La mise en application de ces décisions interviendra à la mi-mars 2011.
En outre, en raison de leur risque potentiel de convulsions, il est envisagé de contre-indiquer toutes les spécialités suppositoires terpéniques chez les enfants de moins de 30 mois de même que chez les enfants ayant des antécédents de convulsions fébriles ou de crise d’épilepsie, quel que soit leur âge.
Compte tenu de la diversité des positions prises au sein de l’Union européenne sur ce sujet, l’AFSSAPS vient de demander une réévaluation à l’échelon européen, afin qu’une position harmonisée puisse être fixée.
Dans le contexte de la réévaluation des médicaments indiqués dans la prise en charge de la toux de l’enfant, un groupe d’experts, en collaboration avec la Société française de pédiatrie, la Société pédiatrique de pneumologie et d’allergologie et le groupe de travail référent des médecins généralistes de l’AFSSAPS, a redéfini les modalités de prise en charge de la toux aiguë du nourrisson, comme suit.
La toux aiguë est un symptôme fréquent chez le nourrisson, indique un document de l’AFSSAPS. Elle constitue un réflexe naturel de défense de l’organisme qu’il convient de respecter. La toux aiguë du nourrisson est liée le plus souvent à une simple infection virale des voies respiratoires.
En dehors de certains signes de gravité (gêne respiratoire, fièvre mal tolérée, vomissements répétés, difficultés à s’alimenter, modifications du comportement de l’enfant), qui doivent orienter vers une consultation médicale, de simples mesures d’hygiène sont recommandées pour améliorer le confort de l’enfant (lavage du nez au sérum physiologique, hydratation, aération de la chambre et éviction du tabac dans toutes les pièces). Il n’y a pas lieu de prescrire d’antitussifs chez le nourrisson. Il est nécessaire d’informer les parents, d’une part, sur l’évolution habituelle de la toux et l’apparition de signes éventuels devant inciter à consulter à nouveau et, d’autre part, sur l’absence d’intérêt des antitussifs.
L’AFSSAPS a élaboré plusieurs documents d’information pour accompagner les professionnels de santé dans leur pratique et éclairer au mieux les parents.
Des documents destinés au grand public, des affiches « Bébé tousse ? Quelques conseils pour améliorer son confort » seront distribués dans les PMI, les pharmacies et chez les médecins généralistes.
Point presse organisé par l’AFSSAPS.
Quotimed.com, le 29/10/2010
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