Grâce à la généralisation de la vaccination, les cas de tétanos et les décès ont fortement diminué au cours des cinquante dernières années, mais ils n’ont jamais totalement disparu. Entre 2005 et 2007, 41 cas de tétanos ont été déclarés en France et ont entraîné 13 décès, soit un taux de létalité de 32 %. Ce sont les personnes âgées qui payent le plus lourd tribut à cette toxi-infection aiguë. Sur les 41 personnes touchées, 90 % avaient plus de 70 ans, et les femmes représentaient 76 % de l’ensemble. Tous étaient mal vaccinés ou non vaccinés, ces cas auraient donc pu être évités.
« Les personnes de plus de 70 ans sont particulièrement à risque car leur vaccination est souvent ancienne et leurs défenses immunitaires moins efficaces. Elles ne sont plus suivies par la médecine du travail, et oublient donc souvent de faire leur rappel. Il faut donc rattraper les vaccinations des « distraits » lors des formalités de retraite, de consultations de prévention ou encore de la vaccination anti-grippale, gratuite à partir de 65 ans », conseille le Dr Jean Nouveau (Groupe hospitalier du Havre).
Un traitement lourd, mais une prévention simple
Dans 68 % des cas, l’inoculation du bacille tétanique se fait par une blessure récente, par exemple lors de travaux de jardinage ou de bricolage, de brûlures… Mais elle peut aussi s’effectuer par des plaies chroniques ou lors d’une intervention chirurgicale, si une faute d’asepsie est commise. Parfois, le bacille passe même par le tube digestif. Le tétanos demeure une maladie redoutable qui, une fois déclarée, nécessite un traitement difficile et onéreux. Il nécessite une hospitalisation en réanimation dans 100 % des cas (47 jours en moyenne). L’incubation de la maladie varie entre 4 jours et 2 semaines environ. Plus elle est rapide, plus grave sera sa forme. Elle peut se présenter sous forme généralisée (plus de 80 % des cas, la plus grave), localisée à la région de la plaie, ou céphalique (atteinte de l’encéphale et/ ou des nerfs crâniens). Au départ, il s’agit d’une contracture douloureuse et permanente des muscles Masseters qui interdit l’ouverture de la bouche, puis les contractures se généralisent aux muscles du cou, du thorax, de l’abdomen et des membres, en créant des troubles respiratoires majeurs. La moitié seulement des patients guérit totalement.
Disponible depuis 1938, le vaccin antitétanos est obligatoire depuis 1952. C’est le plus sûr, le plus efficace et le moins dangereux de tous les vaccins actuellement utilisés. En cas de blessure chez une personne dont la vaccination n’est pas à jour, il faut nettoyer soigneusement la plaie, vacciner contre le tétanos et injecter des gammaglobulines (250 UI). Ces dernières sont aussi indiquées en curatif en cas de tétanos avéré (3000 à 6000 UI).
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