Enquête en milieu hospitalier

Une méconnaissance des allergies respiratoires professionnelles

Publié le 29/03/2007
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L'AUGMENTATION des allergies respiratoires, notamment de la rhinite allergique, est liée à l'accroissement de la densité des allergènes inhalables présents dans l'environnement domestique et à la multiplication de cofacteurs déclenchants ou aggravants (stress, infections, poussières, pollution chimique, tabagisme passif, facteurs climatiques ou météorologiques). L'environnement professionnel n'échappe pas à cette situation. En milieu de soins, les risques de sensibilisation à un allergène sont multiples à cause de la présence de produits phytosanitaires (aldéhydes, ammoniums quaternaires), de solutions de décontamination, de la préparation de médicaments, de la présence de latex).
Une étude réalisée sur un mode volontaire entre 2005-2006, dans plus d'une dizaine d'établissements de soins et de rééducation fonctionnelle de l'Hérault, sur près de trois cents personnes y travaillant, a permis d'évaluer la prévalence des manifestations respiratoires allergiques liées à l'activité professionnelle en milieu de soins. Des premiers résultats de cette étude, il ressort que le personnel de santé est très exposé aux allergies respiratoires à cause des gants en latex et des désinfectants, avec une prévalence de 8,1 % de symptômes respiratoires bas qui se manifestent sur le lieu du travail. Les femmes sont plus touchées que les hommes.

Un besoin d'informations.
Quand on interroge les personnes victimes de symptômes allergiques respiratoires, on constate que peu connaissaient le nom et la marque des produits ou gants utilisés, et qu'elles n'avaient pas conscience des risques allergiques auxquels elles étaient soumises. C'est pourquoi une campagne d'information en direction des personnels des établissements de soins est nécessaire.
L'évolution actuelle des allergies respiratoires est marquée par une intensification des symptômes. La rhinite allergique, une des allergies les plus courantes, a tendance à devenir persistante et chronique dans 38 % des cas. En France, selon une récente étude épidémiologique, 17,5 millions de personnes vivant en zone urbaine souffrent de rhinite allergique, soit une prévalence de 31 % pour les 20-44 ans. Le retentissement sur la qualité de vie des patients est important (absentéisme, fatigue, irritabilité...). Ce problème de santé publique est très négligé. On estime qu'une personne sur cinq ne traite pas son allergie, ce qui augmente le risque d'une aggravation des symptômes. Pourtant, un traitement adapté et précoce permet de réduire de façon significative le nombre des absences au travail ou en milieu scolaire, et évite une évolution vers des pathologies plus graves tel l'asthme dans le cas de la rhinite allergique.

Conférence de presse organisée par les Laboratoires UCB, avec, parmi les intervenants, le Dr Fabien Squinazi (laboratoire d'hygiène de la ville de Paris), le Pr Pascal Demoly (CHU Montpellier), Pr Alain Didier (CHU de Toulouse).
Etude M. Batllo, J-P. Bousquet, P. Demoly,M.-L. Hémery. Prévalence et facteurs de risque d'asthme professionnel parmi le personnel soignant de différents centres de soins (publics et privés) de l'Hérault (article en préparation). Les Laboratoires UCB sont un des partenaires de cette étude.

> Dr MARTINE DURON-ALIROL

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8137