Commerce déficitaire, croissance trop faible

Une mauvaise année 2005

Publié le 13/02/2006
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SUR NOS EXPORTATIONS, de moitié inférieures à celles de l’Allemagne, il y a des avis positifs. Elles se montent en effet à 355 milliards d’euros, ce qui est beaucoup et, comme tant d’autres pays, nous sommes victimes de la facture pétrolière qui explique en partie le déficit.

Mais enfin, l’Allemagne a exporté pour plus de 800 milliards d’euros, et engrangé un excédent, le premier dans le monde, de plus de cent milliards. Or l’Allemagne rencontre les mêmes difficultés que les nôtres : lourd déficit budgétaire, dette en hausse, fort taux de chômage. En d’autres termes, la solution à la crise de l’emploi ne réside pas dans une augmentation des exportations mais, probablement, dans une hausse de la consommation intérieure.

Breton optimiste.

Thierry Breton, ministre de l’Economie, prévoit pour 2006 une croissance comprise entre 2 et 2,5 %. Ce qui, compte tenu des résultats de 2005, nous semble très optimiste. Car les conditions n’ont pas changé et, comme le montre tous les jours le débat politique, ce ne sont pas les joutes oratoires entre la droite et la gauche qui vont créer des emplois.

C’est un peu ce que pense Dominique de Villepin, qui est allé jeudi dernier à l’Assemblée, entouré de tous ses ministres, pour annoncer que le gouvernement engagerait sa responsabilité sur le projet de loi relatif à l’égalité des chances. Le Premier ministre estime qu’il ne faut pas perdre de temps. Et c’est pourquoi il n’a pas voulu accorder au débat la durée exigée par la démocratie.

Que faut-il en penser ? Principalement que l’égalité des chances, espérance bien plus que réalité, pouvait bien attendre. Mais aussi que, dans sa colère, l’opposition, toute drapée dans son manteau de liberté, en rajoute sur des points de procédure qui ne changent rien à la finalité des choses parlementaires.

JOUTES PARLEMENTAIRES SUR FOND D'IMPATIENCE POPULAIRE

Motion de censure. Bon, la gauche va déposer une motion de censure, avec un débat qui aura lieu le 16 février. Et le gouvernement triomphera sans gloire, même si, une fois encore, la gauche aura tout fait pour lui donner une mauvaise réputation. Mais franchement, en quoi ces batailles à l’Assemblée changent-elles nos perspectives économiques et sociales ? « Le pays s’impatiente », dit gravement Dominique de Villepin, pour expliquer sa hâte à faire adopter le projet de loi. Il n’a pas tout à fait tort.
> RICHARD LISCIA

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7898