DE NOTRE CORRESPONDANTE
LES CHIFFRES que donne Santé Sud sont terribles. En Afrique, 18 % des enfants meurent avant l’âge de 5 ans. La proportion atteint 22 % au Mali. Parmi les causes de mortalité reviennent le sida ou le paludisme, mais aussi des grossesses mal suivies ou des maladies bénignes, comme la rougeole, dont les enfants meurent faute d’avoir pu être soignés à temps. Santé Sud, qui intervient dans de nombreux pays pour des actions de développement durable en santé, constate chaque jour que des hommes, des femmes et des enfants doivent parcourir parfois 30 km pour trouver un dispensaire, avec souvent un seul infirmier pour soignant et un matériel médical rudimentaire. C’est insupportable pour une association qui s’est donné pour mission d’améliorer l’état de santé des populations en s’appuyant sur des compétences locales et un accès toujours plus grand à l’autonomie.
Des kilomètres pour accéder aux soins.
«Depuis deux ans, nous avons décidé de faire appelà la participation du public, mais de manière pédagogique», explique Simon Martin, son nouveau directeur. «Des compétences locales existent, aidons-les à agir», tel est le message que Santé Sud souhaitait transmettre au moyen d’un action forte. Un administrateur de l’association Jean-Luc Pineau, randonneur à ses heures de loisir, a eu l’idée d’organiser une marche au départ de Marseille pour rallier Genève, le siège de l’OMS, au terme d’un périple de 447 km. «Nous voulons sensibiliser le maximum de personnes sur les différentes étapes. De manière à faire prendre conscience que certaines personnes doivent faire des dizaines de kilomètres pour accéder aux soins. Sur les étapes, nous souhaitons réunir d’autres associations, des artistes, etc.»
La marche doit commencer le 7 mai sur le Vieux-Port de Marseille et se terminer le 2 juin à Genève. Certains pourront s’arrêter après la première étape, jusqu’à Gardanne (24 km), la deuxième jusqu’à Aix, ou aller jusqu’en Suisse. Il est essentiel pour Santé Sud que tout le monde marche, ne serait-ce que quelques kilomètres, pour réclamer le droit à la santé pour tous.
Dans les 27 villes étapes, parmi lesquelles aussi Apt, Die, Villard de Lans, Grenoble, Chambéry ou Annecy, des manifestations seront organisées en partenariat avec les associations et les municipalités. Une grande manifestation est prévue le 1er juin à Genève en partenariat avec la fondation Frères de nos Frères.
Santé Sud pour un développement durable de la santé
Santé Sud est né il y a vingt-deux ans à Marseille et se situe loin des situations d’urgence, dans une perspective de développement durable de la santé. C’est ainsi que cette ONG internationale s’est bâti une solide réputation selon le principe « agir sans remplacer », qui permet d’accompagner les projets dans chaque pays avec les populations elles-mêmes et les partenaires pouvant en assurer la pérennité.
Dans de nombreux pays d’Afrique, mais aussi en Mongolie ou au Liban, son action vise à faire progresser l’accès des populations défavorisées aux soins par l’optimisation des systèmes de santé ou le développement d’une médecine de proximité et une meilleure prise en charge des mères et des enfants en difficulté. C’est le cas en Tunisie, où l’appui de Santé Sud à des associations locales a permis d’améliorer la prise en charge d’enfants abandonnés, autistes ou handicapés.
Implantée depuis de longues années au Mali ou à Madagascar, Santé Sud a mis sur pied un système de soutien aux médecins de campagne. Grâce à l’installation de 8 médecins maliens et de 28 malgaches, ce programme a permis à plus d’un million de personnes de recevoir des soins de qualité par des médecins généralistes installés en zone rurale.
L’association est reconnue pour la qualité de la formation sur place, alliant théorie et pratique en situation réelle. Elle a reçu très récemment le prix de la transparence associative décernée par le Forum des solidarités nord-sud.
Renseignements à www.santesud.org.
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